Washington, au bord défaut de paiement, tente de rassurer le monde

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ésident Barack Obama, le 22 juillet 2011 à la Maison Blanche, à Washington (Photo : Jewel Samad)

[25/07/2011 16:00:15] WASHINGTON (AFP) Washington tentait lundi de rassurer le monde par la voix d’Hillary Clinton en déplacement à Hong Kong, alors que le défaut de paiement menaçait toujours les Etats-Unis, empêtrés dans une impasse politique au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette.

“Nous savons à quel point c’est important pour nous et pour vous (…) J’ai confiance dans le fait que le Congrès fera ce qu’il faut, et arrivera à un accord sur le plafond de la dette, (puis) travaillera avec le président Obama sur des mesures améliorant nos perspectives budgétaires à long terme”, a estimé Mme Clinton dans un discours à Hong Kong.

Ces déclarations interviennent après un long week-end de négociations au Congrès, où les élus ont vainement tenté de trouver un accord pour autoriser un relèvement du plafond de la dette estimée à 14.300 milliards de dollars, et éviter un défaut de paiement avant le 2 août, date butoir fixée par le Trésor.

Face à un avenir incertain, les marchés asiatiques ont perdu du terrain: la Bourse de Tokyo a terminé en repli de 0,81%, Sydney de 1,58%, Séoul de 0,96% et Taipei de 0,93%. Peu après 06H00 GMT, Hong Kong perdait 0,72% et Shanghai 2,54%.

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éricaine de 1980 à 2010 et prévisions pour 2016

Wall Street a également ouvert en nette baisse, le Dow Jones perdant 0,90%, le Nasdaq 0,82%.

De son côté, le Fonds monétaire international a prévenu lundi, dans son rapport annuel sur l’économie américaine, que les Etats-Unis risquaient de subir “un choc grave” si le Congrès n’agissait pas à temps.

Les pourparlers entamés entre le président Obama, ses alliés démocrates et ses adversaires républicains qui contrôlent la Chambre des représentants, piétinent depuis plusieurs semaines.

A l’approche de la date fatidique, M. Obama, son secrétaire au Trésor Timothy Geithner, mais aussi le président républicain de la Chambre John Boehner et d’autres responsables américains, ont exprimé leur “confiance” dans le fait qu’un défaut de paiement serait évité.

En outre, M. Obama a annulé plusieurs réunions destinées à lever des fonds pour sa réélection, en raison des négociations au Congrès, a indiqué lundi son équipe de campagne.

Après un constat d’échec dimanche sur les discussions bipartites, démocrates et républicains se sont mis à travailler sur deux plans distincts.

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ésident républicain de la Chambre des représentants, John Boehner (G) et le président Barack Obama, le 23 juillet 2011 à la Maison Blanche Washington (Photo : Jewel Samad)

Le chef démocrate du Sénat, Harry Reid, a élaboré un plan avec une hausse du plafond de la dette de 2.700 milliards de dollars, assortie de coupes cumulées dans les dépenses à peu près équivalentes sur 10 ans.

De son côté, M. Boehner, travaille à un plan qui contiendra des milliers de milliards de dollars de coupes budgétaires et une hausse de l’endettement en deux fois.

Ce dernier point est devenu, ces derniers jours, un nouveau sujet de discorde entre les deux camps car les démocrates réclament une autorisation d’endettement qui puisse durer jusqu’en 2013.

Dans le plan des républicains, un premier relèvement, à court terme, du niveau d’endettement aurait lieu dans les prochains jours pour éviter un défaut de paiement et un second serait voté début 2012, soit en pleine campagne électorale.

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étaire américain au Trésor, Timothy Geithner à Washington le 18 juillet 2011 (Photo : Alex Wong)

Selon des responsables républicains, le chef de majorité à la Chambre, Eric Cantor, a jugé “politique et indéfendable”, lors d’une conférence téléphonique dimanche, de réclamer un relèvement du plafond de la dette à long-terme.

Lundi, Dan Pfeiffer, le directeur de la communication de la Maison Blanche a fait remarquer, citations à l’appui, sur le blog officiel de la présidence, que M. Cantor et d’autres républicains avaient exprimé le mois dernier “leurs inquiétudes au sujet de l’impact d’une mesure à court terme”.

Outre la question de la durée, les deux camps n’ont toujours pas réglé leurs différends sur la hausse des recettes fiscales, vigoureusement rejetées par les républicains.