étaire américain au Trésor, Timothy Geithner à Washington le 18 juillet 2011 (Photo : Alex Wong) |
[27/07/2011 07:43:43] WASHINGTON (AFP) L’incapacité d’une poignée de parlementaires des Etats-Unis à se mettre d’accord avant le 2 août sur le relèvement du plafond de la dette serait un test difficile pour l’économie mondiale, menacée d’une crise d’ampleur très incertaine.
A quel point une impasse au Congrès à Washington ferait-elle ralentir voire caler la croissance à l’échelle de la planète? Personne n’a vraiment de réponse.
Concrètement, le Trésor américain pense qu’après le 2 août, si les parlementaires n’ont toujours pas voté pour augmenter la limite légale à la dette de l’Etat fédéral, celui-ci ne pourra plus honorer l’ensemble de ses engagements.
Comme environ 40% de ses dépenses sont financées par l’emprunt, l’Etat fédéral américain devra faire des choix drastiques entre les paiements qu’il effectuera et ceux qu’il repoussera à plus tard. Cela signifiera la paralysie de certaines administrations, une incertitude sur le versement des prestations sociales, ou encore des délais de paiement pour ses fournisseurs.
“La note AAA donnée à la dette de notre pays serait abaissée”, affirmait lundi le président Barack Obama. “Les taux d’intérêt décolleraient” et “nous risquerions de provoquer une profonde crise économique, celle-là presque entièrement causée par Washington”.
La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a acquiescé.
énérale du Fonds monétaire international Christine Lagarde, le 21 juillet 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
“Avoir un défaut de paiement ou un abaissement important de la note attribuée à la signature des Etats-Unis serait un événement très, très, très grave. Pas pour les Etats-Unis seulement, mais pour l’économie mondiale en général”, a-t-elle dit mardi.
Ses économistes avaient publié la veille leurs conclusions après un exercice complexe mené pour la première fois: évaluer les effets des événements économiques et financiers aux Etats-Unis sur le reste du monde.
“Les répercussions transfrontalières à court terme à partir des Etats-Unis sur la croissance à l’étranger sont uniques par leur importance, montrant le rôle central des marchés américains dans la fixation mondiale des prix des actifs”, ont-ils souligné.
D’après leurs calculs, dans les bons moments, quand la croissance américaine augmente d’un point de pourcentage, celle de “la plupart des pays du G20” gagne environ un demi-point. Ils n’ont pas fait de calcul dans le sens inverse, quand la croissance ralentit.
Mais “une perte de confiance” dans la “crédibilité budgétaire” de Washington “engendrerait des répercussions négatives majeures pour le reste du monde, compte tenu du rôle de référence mondiale des rendements sur les obligations d’Etat américaines”, ont-ils prévenu.
Or la première économie mondiale est en petite forme. Sa croissance est descendue à 1,7% en rythme annuel au deuxième trimestre, selon la prévision médiane des analystes avant la publication vendredi de la première estimation du gouvernement américain.
Même si “les Etats-Unis peuvent payer leurs factures” en temps normal, et même si la crise pourrait se dénouer rapidement, “ce n’est pas exactement un bon moment pour que cela arrive”, souligne Nariman Behravesh, économiste en chef du cabinet de consultants économiques IHS Global Insight.
“Les conséquences dans d’autres régions du monde seraient spectaculaires, en particulier dans celles qui ont une croissance lente comme l’Europe. Parce que le commerce avec les Etats-Unis serait touché”, explique-t-il à l’AFP.