Electricité : Direct Energie veut absorber Poweo pour concurrencer EDF

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[27/07/2011 15:24:20] PARIS (AFP) Le fournisseur alternatif d’électricité Direct Energie va racheter 46% de Poweo avec lequel il envisage de fusionner, afin de trouver un second souffle face au mastodonte EDF et tirer ainsi le meilleur parti de la récente loi Nome censée doper la concurrence dans le secteur.

Les deux sociétés ont annoncé mercredi l’acquisition par Direct Energie de 46% du capital de Poweo, actuellement détenus par l’autrichien Verbund, pour un montant de 36 millions d’euros.

Elles vont également “étudier prochainement la possibilité d?une fusion de leurs activités (…) afin de constituer le troisième plus important opérateur sur les marchés de la fourniture de gaz et d?électricité en France”.

Une telle fusion “donnerait naissance à un opérateur d’un million de clients et à un fournisseur alternatif de premier plan face aux anciens monopoles EDF et GDF Suez”, a expliqué le patron de Direct Energie, Xavier Caïtucoli, dans Les Echos.

“La combinaison des équipes, compétences et atouts des deux organisations, avec la mise en oeuvre récente de la loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l’électricité, ndlr), crée des opportunités uniques pour un opérateur agile et ambitieux”, a précisé le directeur général de Poweo, Loïc Capéran, cité dans un communiqué.

“Cela constituerait alors une base d?un million de clients, et permettrait de commercialiser des offres encore plus compétitives et innovantes au bénéfice des consommateurs”, a-t-il ajouté en indiquant espérer que “les conditions d?une fusion (…) puissent être réunies prochainement”.

Pour les deux sociétés, cette fusion est rendue nécessaire par les conditions d’application de la loi Nome qui ne favorise pas selon elles –malgré son objectif affiché– les nouveaux arrivés sur le marché.

Les deux entreprises espèrent parvenir à une taille critique qui leur permettrait de s’imposer face aux opérateurs historiques en réalisant notamment d’importantes économies d’échelle.

Adoptée en novembre 2010 sous la pression de la Commission européenne, cette loi est destinée à doper la concurrence dans le secteur en obligeant EDF à céder à ses concurrents 25% de son électricité d’origine nucléaire à un tarif censé représenter le coût complet de production.

Mais le groupe public a obtenu de vendre cette électricité à un prix que ses concurrents jugent trop élevé.

Le gouvernement a en effet fixé ce tarif à 40 euros le mégawattheure (MWh) à compter du 1er juillet, puis à 42 euros à partir du 1er janvier 2012: Poweo, comme d’autres, réclamait 35 euros/MWh.

Or, selon ce dernier, ce tarif laisse “les nouveaux entrants (du marché de l’électricité, ndlr) avec une marge brute trop basse pour équilibrer leurs activités de commercialisation”.

Signe encourageant toutefois, le nombre de clients particuliers quittant EDF pour un autre fournisseur d’électricité est reparti à la hausse au 1er trimestre 2011, après quatre trimestres consécutifs de baisse, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Au cours des trois premiers mois de l’année, 41.000 clients ont quitté EDF, contre 7.000 au 4e trimestre 2010, loin encore toutefois des 121.000 clients qu’avaient attirés les fournisseurs alternatifs un an auparavant.

Au 31 mars 2011, les fournisseurs alternatifs d’électricité comptaient 1,6 million de clients, soit 5,3% de parts de marché.