Malgré la crise et le ralentissement économique, causés essentiellement par la
Révolution tunisienne, et malgré l’arrêt presque total des projets TIC en
Tunisie, de la part des entreprises publiques et privées, nos SSII continuent à
gagner des projets et à exporter leurs solutions logicielles, notamment en
Afrique, boostées entre autres par le programme du FAMEX.
En effet, on a appris que deux
SSII tunisiennes ont récemment gagné un projet
TIC au Mali auprès de la SOMAGEP, l’opérateur de l’eau au Mali –l’équivalent de
la SONEDE en Tunisie. Selon notre source, il s’agit d’ARABSOFT et de la SIGA.
La première donc, c’est Arabsoft, SSII tunisienne éditrice de logiciels de
gestion et de gestion hydraulique, qui aurait gagné les lots N°1 pour CRM et N°3
pour GRH, pour une valeur totale 550.000 euros hors taxes.
Toujours selon la même source, Arabsoft réalise actuellement un système
d’information de l’eau en Tunisie pour le compte de l’ONAS et de la SONEDE pour
une valeur de 5 millions de DT; un projet financé par la Banque mondiale et qui
fait travailler 50 ingénieurs.
La seconde entreprise, c’est la SIGA, SSII tunisienne qui emploie une trentaine
d’ingénieurs; elle a remporté les 2 autres lots (le lot N°2 pour la gestion
financière et le lot N°4 pour la GMAO) pour une valeur totale de 260.000 euros.
Cette SSII a à son actif plusieurs projets d’intégration de SI (Système
d’information), dont Tunisie Télécom, la Poste tunisienne, la SNIT, la
STEG,
nous dit-on.
Il s’agit-là d’un exemple de réussite d’une Tunisie qui continue à travailler en
silence, à gagner des projets et à exporter son savoir-faire. Notre
interlocuteur considère que “nous n’accordons qu’une toute petite à cette
Tunisie gagnante en nous focalisant beaucoup plus sur les problèmes économiques
et politiques engendrés par la Révolution du 14 janvier“.
Dans cet ordre d’idées, il demeure optimiste, et souligne du reste que, “malgré
les grèves et autres sit-in, le recul du tourisme avec une baisse de 50% des
recettes, la guerre en Libye, la rétraction du flux des capitaux extérieurs de
25%, la Tunisie connaîtra une croissance de 1% en 2011 contre 3,7% en 2010“. Ce
qui n’est pas mal du tout, relativement.
In fine, pour lui, malgré tous ces handicaps, l’économie tunisienne continue à
marquer des points, à exporter et à gagner des projets.
Quel autre pays, dans la même situation que la nôtre, aurait pu faire autant ou
mieux?, s’interroge notre interlocuteur en guise de conclusion.