Accident de TGV en Chine : “priorité à la sécurité”, selon le Premier ministre

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évacués après la catastrophe ferroviaire de Wenzhou, le 24 juillet 2011 en Chine

[28/07/2011 07:50:16] PEKIN (AFP) La sûreté doit être la priorité du développement du chemin de fer à grande vitesse en Chine, y compris à l’export, a déclaré jeudi à Wenzhou (est) le Premier ministre Wen Jiabao, cinq jours après un accident qui a fait 39 morts et provoqué un tollé dans l’opinion publique.

“La construction du chemin de fer à grande vitesse en Chine doit intégrer la vitesse, la qualité, l’efficacité et la sûreté. Et la sûreté doit être la priorité”, a dit le chef du gouvernement, sur les lieux de la catastrophe.

“Nous devons faire des percées technologiques et travailler dur pour rendre nos transferts de technologie plus sûrs”, a poursuivi M. Wen, qui a aussi appelé à “rendre les exportations de matériel ferroviaire vraiment sûres”.

Des sociétés chinoises participent déjà à la réalisation de lignes à grande vitesse en Turquie, au Venezuela, ainsi qu’en Arabie saoudite. Et le groupe China Southern Railway (CSR) a signé un accord en décembre dernier avec General Electric pour fabriquer des trains à grande vitesse aux Etats-Unis.

De son côté, le nouveau chef du Bureau des chemins de fer de Shanghai, nommé après le limogeage de son prédécesseur le lendemain de l’accident, a mis en cause le système de signalisation, tombé en panne à cause d’un orage et qui “n’a pu faire passer le feu vert au rouge”.

Cette panne a provoqué la collision de deux trains, dont quatre wagons se trouvant sur un viaduc ont fait une chute de plus de 20 mètres.

M. Wen a assuré que les responsables de l’accident, qui a aussi fait près de 200 blessés, seraient “sévèrement punis”, selon ses propos rapportés par l’agence Chine nouvelle.

“Depuis l’accident, la société et le public ont émis beaucoup de doutes sur les causes de l’accident” et les opérations de secours, a reconnu le Premier ministre qui ne s’est rendu sur place que cinq jours après le drame parce qu’il était souffrant.

“Franchement, je suis malade depuis 11 jours, et je ne suis venu ici qu’après avoir obtenu l’accord de mon médecin, qui me l’a donné à contre-coeur”, a expliqué M. Wen, cité par Chine nouvelle.

Le pire accident ferroviaire en Chine depuis 2008, qui s’est produit sur une ligne à grande vitesse moins d’un mois après l’inauguration — par Wen Jiabao — de la ligne de TGV Pékin – Shanghai, a soulevé un tollé avec une vague de critiques sur l’internet et même dans certains médias officiels, qui ont notamment fustigé le manque de respect des autorités pour les familles des victimes.

Quatre ans seulement après avoir ouvert sa première ligne à grande vitesse, la Chine possède déjà le premier réseau de TGV du monde, mais le développement effréné de celui-ci a été émaillé par des détournements de fonds.

Limogé pour “grave violation disciplinaire” en février, l’ancien ministre des Chemins de fer Liu Zhijun aurait touché des pots-de-vin dépassant 800 millions de yuans (86,5 millions d’euros), selon la presse officielle.