Un TGV (Photo : Sebastien Bozon) |
[28/07/2011 16:26:00] PARIS (AFP) Rennes à moins d’une heure 30 de Paris à l’horizon 2017: le projet de ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de Loire (BPL) de 3,3 milliards d’euros a franchi une étape majeure jeudi après-midi avec la signature du contrat de partenariat entre Réseau ferré de France (RFF), gestionnaire du réseau, et le groupe de BTP français Eiffage.
Ce contrat “représente le plus important chantier jamais réalisé par Eiffage”, a souligné Pierre Berger, directeur général du groupe, cité dans un communiqué.
Le projet prévoit la construction de 214 km de ligne nouvelle, dont 182 km de ligne à grande vitesse et 32 km de raccordements au réseau existant. Elle va relier Connerré, à l’est du Mans, à Rennes pour compléter de 180 km la ligne TGV Paris-Le Mans, mise en place en 1989.
Grâce à une vitesse de 320 km/h, ce nouveau tronçon doit faire gagner 37 minutes entre toutes les grandes villes bretonnes et Rennes -qui sera à moins d’une heure 30 de Paris- et huit minutes pour Nantes-Paris.
Un Lyon-Rennes passera de 4 heure 10 à 3 heure 30 et un Strasbourg-Rennes de 5 heure 20 à 4 heure 10. Au prix d’une modernisation des voies et du matériel, Quimper devrait être à terme à 3 heures de Paris.
La signature du contrat de partenariat public-privé (PPP) entre RFF et Eiffage constituait la dernière étape en vue de la concrétisation du projet, après la signature de la convention de financement le 13 juillet à Rennes.
Par ce contrat d’une durée de 25 ans, Eiffage Rail Express (ERE) est chargé du financement, de la conception, de la construction et de la maintenance (y compris le renouvellement) du projet.
En contrepartie, le groupe de BTP va recevoir des contributions de la part de RFF et des collectivités publiques pendant la phase de construction, puis, pendant la phase d’exploitation, des loyers représentant la contribution de l’Etat au projet ainsi que la rémunération par RFF au titre de la maintenance et du renouvellement.
RFF va apporter près de 43% du coût total (environ 1,4 milliard), tandis que l’Etat et les collectivités vont abonder à parts égales (environ 28,5%), soit 1,9 milliard au total.
Eiffage, qui doit faire l’avance de la quote-part de l’Etat, a obtenu un financement auprès de douze banques commerciales pour un milliard d’euros, alors que la Caisse des dépôts va apporter plus de 250 millions grâce aux fonds d’épargne et la Banque européenne d’investissement (BEI) 552,5 millions.
Les travaux devraient débuter en juillet 2012 pour s’achever à l’automne 2016. La mise en service est prévue au printemps 2017.
Le contrat prévoit également la réalisation d’un tronçon de 3,6 km, dit “virgule”, reliant Sablé-sur-Sarthe à la ligne à grande vitesse pour un coût supplémentaire de 36,3 millions d’euros.
Le chantier BPL devrait entraîner d'”importantes retombées” économiques et sociales directes et indirectes, selon un communiqué commun de RFF et Eiffage, qui s’est engagé à sous-traiter le tiers des travaux à des entreprises ne lui appartenant pas, de préférence au sein de la région.
Quelque 10.000 emplois devraient être créés pendant la durée du chantier, et 8% des heures consacrées aux travaux d’infrastructures “seront réservées à l’insertion”.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, qui prévoit la construction de 2.000 km de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) en France d’ici à 2020.
Le 16 juin, le plus important PPP jamais signé dans le domaine ferroviaire en France avait été conclu entre RFF et Vinci pour la LGV Sud Europe Atlantique (SEA) entre Tours et Bordeaux (302 km, 7,8 milliards d’euros), qui doit ouvrir elle aussi en 2017.