EDF Henri Proglio (Photo : Valery Hache) |
[29/07/2011 10:00:55] PARIS (AFP) EDF, qui a engrangé un bénéfice semestriel en hausse de 54%, a présenté vendredi un plan stratégique sur 2011-2015, qui prévoit notamment un doublement de ses investissements pour augmenter la durée de vie de ses centrales nucléaires en France et renforcer leur sûreté.
“En 2010, en France, 1,7 milliard d?euros d?investissements ont été consacrés aux visites décennales, au programme de remplacement des gros composants et aux autres investissements liés à l?exploitation des centrales (contre 1,5 milliard d?euros en 2009). Ce montant est estimé entre 3,4 et 3,6 milliards d?euros en 2015”, détaille le groupe dans un communiqué.
“Le groupe réalise les investissements nécessaires à la bonne exploitation des centrales (nucléaires), à l?augmentation de capacité et à la prolongation de leur durée de fonctionnement au-delà de 40 ans, et intègrera les enseignements liés à Fukushima”, ajoute-t-il notamment.
“C’est la logique et la philosophie du groupe: nos investissements sont destinés à gérer l’extension de la durée de vie des centrales à 60 ans”, a commenté le PDG du groupe, Henri Proglio, au cours d’une conférence de présentation des résultats.
L’Autorité de sûreté du nucléaire, dont c’est précisément l’une des missions, a récemment rallongé de 10 ans la durée de vie de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), à condition qu’EDF y réalise certains travaux.
Des “stress tests” doivent également être menés sur toutes les centrales françaises pour tenir compte des enseignements de la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Pour l’heure, EDF a profité au cours du premier semestre d’un niveau de production “historique” de ses centrales nucléaires françaises et a revu à la hausse sa prévision de production nucléaire pour 2011.
Celle-ci s’est établie à 218,4 térawattheures (TWh) au 1er semestre et EDF vise désormais 411 à 418 TWh sur l’année, contre 408 à 415 auparavant. En 2009, elle avait atteint son plus bas niveau depuis 10 ans sous l’effet de pannes et de grèves.
La production nucléaire a notamment permis au groupe de compenser la baisse de 7,6 TWh de la production hydraulique du groupe en France, qui a souffert de conditions hydrologiques “dégradées”.
EDF a aussi annoncé son intention d’accroître d’environ 400 MW ses capacités de production nucléaire d’ici 2018 en France, pour aujourd’hui 62.600 MW de capacité nucléaire installée.
Le plan stratégique 2011-2015 du groupe prévoit également un accroissement de 2.300 du nombre de ses employés dans la production et l’ingénierie en France sur la période: EDF rappelle qu’il doit relever le “défi du renouvellement de 40% de ses effectifs sur les 5 à 10 prochaines années”.
Au premier semestre, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires quasi-stable (-0,2%), à 33,5 milliards d’euros.
A 2,6 milliards d’euros, son bénéfice net ressort en hausse de 54%, et profite d’une meilleure performance opérationnelle et d’un effet de comparaison favorable: au premier semestre 2010, le groupe avait passé dans ses comptes une provision d’un milliard d’euros pour couvrir les risques de perte de valeur de ses actifs aux Etats Unis.