étrolier Total (Photo : Patrick Kovarik) |
[29/07/2011 12:00:46] PARIS (AFP) A peine éteinte la polémique sur son imposition en France, le géant pétrolier Total a annoncé vendredi un recul de son bénéfice au deuxième trimestre en raison des tensions sur le marché de l’or noir, mais s’est dit confiant sur ses capacités de rebondir au second semestre.
Le groupe français a indiqué que son bénéfice net avait reculé de 12% au deuxième trimestre, à 2,7 milliards d’euros.
“Une demande mondiale soutenue et des troubles géopolitiques persistants ont contribué à accroître au deuxième trimestre les tensions observées sur le marché pétrolier”, a commenté le PDG de Total, Christophe de Margerie.
Le groupe précise que ce résultat “a été impacté négativement par des changements de périmètre importants, un niveau plus élevé de maintenance des installations, l’arrêt des productions en Libye ainsi que par la poursuite de la faiblesse des marges de raffinage en Europe”.
M. de Margerie s’est néanmoins montré optimiste pour son groupe sur le reste de l’année. “Total aborde le second semestre 2011 très confiant dans ses perspectives de croissance profitable pour l’ensemble de ses parties prenantes”, a-t-il assuré.
Il s’est notamment félicité des succès en exploration remportés par le groupe en Angola et en Bolivie, de l’obtention d’un nouveau permis au Qatar et du lancement de deux nouveaux projets offshore en Norvège qui “ouvrent de nouvelles perspectives de croissance”.
Au centre d’une polémique en juillet à propos de son régime fiscal en France, le groupe a confirmé vendredi sa décision “de ne pas demander le renouvellement de son agrément au régime du bénéfice mondial consolidé” (BMC) dont il bénéficiait en France. Il précise qu'”à compter de l’exercice 2011, (il) relèvera donc du régime fiscal français de droit commun”.
Le régime du BMC, accordé par l’Etat, permet à certaines grandes sociétés françaises de déduire de leurs impôts des pertes enregistrées à l’étranger.
Total avait indiqué à la mi-juillet qu’il entendait renoncer à ce régime, dont il affirme ne plus tirer profit depuis dix ans, après sa mise en cause dans un rapport de l’Assemblée nationale qui pointait les écarts entre l’impôt payé par les groupes du CAC 40 et celui acquitté par les PME.
Rapporteur général du Budget, le député UMP Gilles Carrez a évalué dans ce document le taux moyen d’imposition des grandes sociétés françaises à un niveau inférieur “de l’ordre de presque 20 points” à celui de “la moyenne des PME”.
Total, qui est la première capitalisation de la Bourse de Paris, a dégagé l’an dernier des bénéfices à l’échelle mondiale en hausse de 32%, à plus de 10 milliards d’euros, à la faveur de la flambée de l’or noir.
Et depuis le début de l’année, il continue d’enregistrer une hausse de 17% de ses bénéfices grâce aux bons chiffres du premier trimestre, à 6,67 milliards d’euros.
Pour sa défense, le directeur financier de Total, Patrick de la Chevardière, fait valoir que son groupe n’a pas échappé à l’impôt sur les sociétés ces dernières années du fait du BMC, mais en raison de ses mauvais résultats dans l’Hexagone, où il est déficitaire.
Il avait été soutenu par le ministre de l’Industrie, Eric Besson, qui avait qualifié cette polémique de “grotesque”.” “Total ne paie pas d’impôts en France parce que ses activités, notamment de raffinage, y sont déficitaires”, avait-il argué.