à bord du Gautrain, le 2 août 2011 à Pretoria (Photo : Stephane de Sakutin) |
[02/08/2011 14:30:22] JOHANNESBURG (AFP) Après des mois d’attente, des milliers de personnes qui font chaque jour le trajet entre Johannesburg et Pretoria ont enfin pu découvrir le Gautrain, le nouveau train rapide qui doit permettre d’échapper aux embouteillages entre les deux métropoles sud-africaines.
Les passagers étaient relativement peu nombreux mardi, en cette première matinée d’exploitation. Mais certains parkings étaient déjà bien remplis, notamment dans la banlieue de la capitale Pretoria.
A bord, certaines annonces donnaient l’impression d’être dans un avion: “Nous roulons maintenant à 160 km/h. Détendez-vous, et bon voyage!” Mais l’impressionnant dispositif de sécurité rappelait qu’on était bien au raz du sol en Afrique du Sud, un pays où la criminalité est un problème majeur.
“Tout se passe parfaitement bien, les trains sont à l’heure”, s’est réjoui Alain Estève, directeur général de la compagnie exploitante Bombela Operating Company, une filiale de la RATP parisienne.
Il attend davantage de monde ce week-end, quand les habitants de la région la plus dynamique du pays viendront “tester le train” entre les deux agglomérations distantes d’une cinquantaine de kilomètres, qui n’étaient jusqu’à présent reliées par aucun système de transports publics digne de ce nom.
é aide un passager du Gautrain, le 2 août 2011 à la gare de Pretoria (Photo : Stephane de Sakutin) |
“Le système est pour commencer conçu pour accueillir 100.000 voyageurs par jour. Il y en aura sans doute un peu moins au début, mais ça devrait augmenter, quand les gens réaliseront que ce train est pratique et rentable”, explique Errol Braithwaite, porte-parole de la société concessionnaire Bombela.
Celle-ci rassemble notamment le groupe de BTP français Bouygues et le constructeur ferroviaire canadien Bombardier, qui ont construit la ligne, et l’entretiendront pendant quinze ans.
Certains avaient absolument voulu faire partie des premiers voyageurs, dès 05H30.
“Nous avons une très bonne impression. Un voyage sans problème et enthousiasmant”, a raconté à l’AFP Grahame Gertsch, un habitant de Pretoria venu avec sa femme, “en tant que touristes locaux pour voir à quoi ça ressemble”. Thermos de café dans son sac
Autre habitante de la capitale, Marié van Hoof a accompagné son mari pour un inhabituel petit-déjeuner à Rosebank, le terminus provisoire de la ligne à la périphérie nord de Johannesburg: “Il faisait la navette tous les jours jusqu’à Rosebank, où il travaille chez (la compagnie de pétrochimie) Sasol. Il devait se lever à 04H15. Maintenant, il se lèvera à 06H00, ça fait une grande différence!”
A la station de Midrand, à mi-chemin, Victoria Seipati, une étudiante se rendant à Pretoria, “pense que le train est pratique”.
“Il va me permettre d’économiser du temps et de l’argent, par rapport aux taxis” collectifs, indique-t-elle. Son budget transport, très important, devrait diminuer de 40%.
“Je vais le prendre tous les jours, je ne serai pas coincée dans les embouteillages”, homériques sur l’autoroute Johannesburg-Pretoria, sourit-elle.
Longue de 56 km, la nouvelle liaison permet de relier Rosebank à Hatfield, le quartier universitaire de Pretoria, en 38 minutes, via le quartier des affaires de Sandton et la gare de la capitale. Il faut plus de 2 heures en voiture aux heures de pointe.
La partie sud de la ligne, 6 km de tunnel entre Rosebank et le centre historique de Johannesburg, doit ouvrir d’ici fin de l’année, le temps de régler des problèmes d’infiltrations d’eau.
Un premier tronçon de 20 km avait ouvert le 8 juin 2010, juste à temps pour la Coupe du monde de football, entre Sandton et l’aéroport international OR Tambo.