écoute le discours du président américain Barack Obama le 1er août 2011 (Photo : Frank Rumpenhorst) |
[03/08/2011 16:42:35] PARIS (AFP) Les marchés financiers se sont enfoncés dans le rouge mercredi, pliant sous le poids des mauvaises nouvelles pour l’économie américaine et des craintes d’une propagation de la crise de la dette en zone euro à l’Italie et l’Espagne.
L’adoption d’un compromis sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis n’aura pas suffi à ramener le calme sur les marchés. Et les craintes suscitées par l’imbroglio américain ont par ricochet ravivé les tensions dans les pays les plus fragiles de la zone euro.
Après l’annonce de mauvais indicateurs aux Etats-Unis, venus renforcer les craintes sur la santé de la première économie mondiale, les Bourses européennes ont brutalement dévissé dans l’après-midi.
Fébriles, la Bourse de Paris a plongé de 1,93%, le chiffre restant provisoire, celle de Londres de 2,34% et Francfort de 2,30%. Milan (-1,54%) et Madrid (-0,85%), qui avaient d’abord évolué dans le vert, ont également rechuté.
Occultée temporairement par les discussions sur la dette aux Etats-Unis, l’inquiétude sur la croissance américaine est revenue sur le devant de la scène.
“La croissance américaine est nettement en dessous des attentes cette année et le restera si la confiance ne se rétablit pas rapidement”, a relevé François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel-CIC.
Peu après la publication de l’indice sur l’activité dans les services aux Etats-Unis, dont la croissance a encore ralenti en juillet, la Bourse de New York a commencé à fléchir: vers 16h00 GMT, le Dow Jones perdait 0,92% et le Nasdaq 0,44%.
La Bourse de Francfort (Photo : Daniel Roland) |
Autre mauvais indicateur du jour, les commandes à l’industrie américaine sont reparties en baisse en juin, s’inscrivant à -0,8%.
De l’autre côté de l’Atlantique, les craintes de contagion de la crise de la dette s’accentuent en zone euro.
En Italie et l’Espagne, désormais dans le collimateur des marchés, la mobilisation est maximale pour tenter d’enrayer cette spirale infernale.
En première ligne, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a assuré que le pays avait “des fondamentaux économiques solides” et des banques “solvables”. Avant de reconnaître la nécessité d’un “plan d’action immédiat, qui réponde aux marchés” et relance la croissance.
L’Italie pèse à elle seule plus de deux fois plus que les trois pays sauvés à ce jour de la banqueroute: Grèce, Irlande et Portugal. Si elle cédait, toute la zone euro serait menacée.
A Madrid, le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, reportant ses vacances, a convoqué une réunion de crise et a exigé une réponse européenne pour apaiser les marchés.
Signe de la défiance des investisseurs, les primes de risque (mesurées par l’écart entre les taux des emprunts allemands et des autres pays) avaient atteint dans la matinée de nouveaux plus hauts, à 407 points de base pour l’Espagne et 391 pour l’Italie, avant de diminuer.
Soucieux de faire retomber la fièvre des marchés, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a exhorté les dirigeants européens à “envoyer un signal sans ambiguïté montrant que la zone euro va résoudre la crise de la dette souveraine”.
A Berlin, un porte-parole du gouvernement allemand a assuré qu’il n’y avait “aucune raison de s’énerver”. Avant d’avancer une explication sur la fébrilité des marchés: “A cause de l’été, nous avons un marché très petit” où les mouvements “sont amplifiés”.
Face à un dollar plombé par des inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique américaine, l’euro a progressé, valant 1,4318 dollar vers 16h00 GMT.
Valeur refuge par excellence, l’or a battu mercredi de nouveaux records à plus de 1.670 dollars l’once. Idem pour le franc suisse, également en forte hauuse, obligeant la banque centrale suisse à intervenir.