Lors de la conférence de presse du 3 août 2011, Mohamed Ennasser, ministre des Affaires sociales, a affirmé que les critères utilisés par le ministère pour déterminer le taux de chômage sont différents de ceux qu’utilise l’Institut National des Statistiques (INS).
Rappelons que le ministère avait annoncé un taux de pauvreté de 24,7% en Tunisie, mais la réponse de l’INS ne s’était pas fait attendre qui avait alors répliqué en indiquant ce taux du ministère était totalement faux, et d’affirmer que le taux de pauvreté en Tunisie ne dépasse pas les 3,8% selon les selon les statistiques de 2005.
Retour à la case de départ avec M. Ennasser plus que jamais déterminé à prouver que son département a raison sur l’INS concernant ce taux. “Il y a une problématique de diagnostic. Nous avons déterminé notre taux suivant nos bases de données qui comptent 185 mille familles nécessiteuses bénéficiant d’aides sociales. Ajoutons à cela ceux qui ont des cartes de soin et les adhérents aux caisses de retraites dont les pensions sont inférieures au SMIG. Ceux-là ne sont pas considérés comme des pauvres par l’INS”, lance-t-il.
Il ajoutera que le taux annoncé par l’INS a été largement exploité par l’ancien régime au profit de sa propagande politique, indiquant que l’Institut s’est senti embarrassé par le chiffre du ministère. “Certains nous ont dit: comment croire que le taux de pauvreté en Tunisie est aussi élevé alors qu’elle réalisait un taux de croissance de 5% durant les dernières années? Je leur ai répondu que le problème consiste dans la distribution des richesses qui était inégale et qui profitait à certains aux dépens d’autres”, explique-t-il.
Déjà le 15 juin 2011, lors d’une conférence de presse, Habib Fourati, directeur central des statistiques démographiques et sociales à l’INS, a souligné que les données de l’INS seraient plus fiables puisqu’elles reposent sur un travail de terrain. Selon lui, le seuil de pauvreté a été calculé selon la méthodologie de la Banque mondiale qui s’appuie sur deux niveaux du seuil de pauvreté. Le premier concerne la pauvreté extrême dans laquelle vivent 400 mille Tunisiens déjà en 2005. Le deuxième concerne le seuil de pauvreté supérieure dans laquelle vivent 1,2 million de Tunisiens.
En clair, la guerre des chiffres est bien engagée entre li ministère des Affaires sociales et l’INS.
A suivre donc!