L’analyse sémantique (ou sémiotique) consiste à analyser le contenu d’un discours, en repérant la signification cachée entre les lignes, qui relève du champ lexical global utilisé, de certains paramètres en linguistique, etc. L’objectif est de révéler le sens profond du discours et ne pas s’arrêter sur le sens des mots juxtaposés les uns à côté des autres.
Allez, on tente….
Le Sénat (un ensemble de gens riches et /ou puissants) a enfin voté, après la Chambre des représentants (encore des gens riches et/ou puissants), le relèvement du plafond de la dette américaine. Ce qui revient à dire: “nous, nous nous autorisons à emprunter, autant d’argent“. Et “nous nous estimons capables de rembourser, c’est-à-dire en amont, de générer suffisamment de croissance, pour rembourser les frais du niveau de vie que nous tenons, et qui n’est pas à la mesure de nos moyens, ou de notre richesse réelle à l’instant t“.
Marche-arrière pour comprendre le cadre dans lequel tout cela se déroule. Principes d’économie monétaire: avant, il y avait le troc; moi j’ai du blé (agriculteur), toi tu as de la viande (berger), lui a du bois (charbonnier). On peut alors faire des petits échanges, ce qui fait que nous trois on est bénéficiaires, on peut manger du couscous (blé) à la viande. Bien au chand (en se réchauffant au feu de bois). C’est super.
Après, on s’est dit au lieu de trimballer tous, le blé, la viande, le charbon… on va remplacer ça (la richesse) par une valeur sûre, qui remplace le blé, la viande … l’or. Des pièces en or sont alors frappées et distribuées EXACTEMENT au volume des richesses existantes. C’est-à-dire que moi j’aurai autant de pièces d’or que vaut mon blé, toi tu as autant de pièces d’or que ce que ça vaut en viande, etc.
Après, quelqu’un de malin est venu nous dire, on va remplacer les pièces d’or (valeur sûre) par du papier (valeur conventionnelle: le papier de 10 d ne vaut un kilo de viande à peu près que parce qu’on a convenu ainsi…). Et cela a permis aux gens d’emprunter, et à des gens qui étaient déjà riches et puissants, de prêter, et de devenir encore plus riches et puissants.
Rapporté au niveau international, et en vous épargnant tout le jargon lourd de l’économie monétaire et de la finance, cela donne la chose suivante: nous, les Etats-Unis, on a le droit d’imprimer autant d’argent qu’on veut (ça s’appelle la Réserve fédérale, vérifiez…).
C’est que nous, les Etats-Unis, on sait ce qu’on fait, on sait que l’on est capable de fabriquer suffisamment de richesses, pour qu’il y ait l’équivalent de cet argent imprimé (qui est venu remplacer les pièces d’or, valeur sûre et non conventionnelle, rappelez-vous…). S’il n’y a pas d’équivalent à cet argent imprimé, eh bien les papiers de 10 d ou de 10 dollars seront trop nombreux (par rapport au volume réel de la richesse), et ça s’appelle l’inflation.
L’inflation est une chose très dangereuse pour les 90% des gens de cette planète (pas pour les gens du Sénat, rappelez-vous… déjà riches et/ou puissants), car, si mon salaire n’évolue pas beaucoup depuis 10 ans que je travaille, alors que le prix du pain a quadruplé… je suis vraiment lésée…
Les Etats-Unis ont donc encore une fois “re-changé“ les règles du jeu, en leur faveur, le plafond de l’endettement est relevé, d’où ils ne seront pas en défaut de paiement. Règles du jeu appelées dans le jargon “normes“ ou “quotas“ ou “ratios“, etc., des mots techniques en fait que l’analyse sémantique décline en ce mot très simple qui est «les règles du jeu»…
Vous savez quoi, je vais m’acheter une petite portion de terre, y planter des tomates et des pommes de terre, élever une vache et quelques poules, on ne sait jamais comment seront les règles du jeu demain… si mon salaire me permettra toujours (avec l’inflation) d’acheter du pain et de mettre de l’essence à ma voiture… et puis si mes voisins font ça aussi, on reviendra au troc. Y aura de la viande, du blé, du charbon, etc. Mais pas d’I PAD….je crois. Voilà le dilemme.