çade de la banque britannique Lloyds Banking Group, le 11 avril 2001. (Photo : Ben Stansall) |
[04/08/2011 08:16:55] LONDRES (AFP) La banque britannique Lloyds Banking Group (LBG), en partie détenue par l’Etat, a annoncé jeudi avoir plongé dans le rouge au 1er semestre 2011, plombée par des compensations colossales pour des ventes forcées d’assurances, et confirmé la suppression de 15.000 postes d’ici 2014.
LBG, dont l’Etat détient 41% après avoir financé son sauvetage durant la crise financière, a enregistré une perte nette de 2,3 milliards de livres (2,6 milliards d’euros) contre un bénéfice de 596 millions au premier semestre 2010.
Cette perte est largement imputable à une charge exceptionnelle de 3,2 milliards de livres destinée à régler des dizaines de milliers de litiges sur des ventes forcées d’assurances crédits.
Le produit au coeur de l’affaire, surnommé PPI (Product Payment Insurance), a été longtemps vendu d’office aux clients, une pratique définitivement condamnée au printemps par la Haute Cour de Londres.
Toutes les grandes banques ont vendu ce produit, mais LBG est la première concernée dans la mesure où elle représente à elle seule 30% des activités de banque de détail dans le pays.
Sans cette charge exceptionnelle, ses bénéfices avant impôts ont atteint 1,1 milliard de livres sur le semestre, une performance légèrement supérieure aux attentes des analystes.
Le directeur général de la banque, Antonio Horta-Osorio, a par ailleurs confirmé à la presse sa volonté de mener à bien un vaste plan d’économies passant par la suppression de 15.000 emplois dans le monde (sur 106.000) d’ici à 2014.
Au total, LBG aura supprimé plus de 40.000 emplois depuis sa création en 2009.
Lloyds Banking Group a également l’intention de réduire la voilure à l’international: elle entend quitter “plus de la moitié” des 30 pays étrangers où elle est actuellement présente, toujours d’ici 2014.
Sa restructuration doit aussi passer par la vente de 600 succursales réclamée par les autorités européennes de la concurrence.
LBG est née de la fusion début 2009 entre Lloyds TSB, alors florissante, et sa rivale HBOS (Halifax-Bank of Scotland), qui était à l’inverse criblée de créances “toxiques”.
Cette alliance de raison avait été conclue précipitamment pour sauver une HBOS en pleine déroute, avec la bénédiction de l’Etat, qui a recapitalisé le nouveau groupe à coups de milliards de livres.
Plusieurs autres grandes banques britanniques ont décidé de tailler dans leurs effectifs pour faire des économies. Le géant HSBC a notamment annoncé lundi la suppression de 30.000 emplois, soit 10% de ses effectifs dans le monde, malgré un semestre largement bénéficiaire.
Les résultats de LBG ont été accueillis sans grande surprise à la Bourse de Londres, où le titre perdait 0,54% vers 07H45 GMT, dans un marché en légère hausse.