Le FSI annonce son entrée au capital de Bull et franchit la barre des 5%

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çais Bull (Photo : Bull)

[04/08/2011 09:12:02] PARIS (AFP) Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) a annoncé jeudi dans un communiqué être entré au capital du groupe informatique français Bull, dont il a franchi “à la hausse” le seuil de 5% de son capital et devient le troisième actionnaire de référence.

Le FSI, détenu à 51% par la Caisse des dépôts, à 49% par l’Etat et qui investit dans des entreprises innovantes, indique qu’il contribue ainsi “au renforcement de l?actionnariat de Bull, dont il entend accompagner le développement sur ses différents marchés”, et qu?il est “prêt à soutenir de ses moyens si nécessaire”.

“Conformément à sa pratique, le FSI souhaite s?associer à la gouvernance de la société et demandera la nomination d?un administrateur”, précise-t-il. Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), le FSI détient 5,05% du capital et des droits de vote.

Bull est un acteur clé du secteur informatique en France et en Europe, souligne le FSI, grâce à de “très solides positions concurrentielles sur les marchés des +super-calculateurs+, de la sécurité ou encore du cloud computing”.

Le groupe informatique a réalisé en 2010 un chiffre d?affaires de plus de 1,2 milliard d?euros, dont près de 50% à l?international, et emploie environ 8.600 salariés dans le monde dont plus de 4.500 en France.

“Nous sommes heureux de devenir un nouvel actionnaire de Bull et d?accompagner ainsi la stratégie et le développement d?un groupe leader dans le secteur de la sécurité et de +l?extreme computing+ (supercalculateurs, ndlr)”, a commenté Bertrand Finet, membre du comité exécutif du FSI.

“Le FSI témoigne de son soutien à l?équipe de direction de Bull et à son plan stratégique Bullway” de développement pour la période 2011-2013, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la radio-télévision BFM Business, il a précisé que cet investissement s’élevait à environ 25 millions d’euros. “Nous n’excluons pas dans les mois qui viennent (…) de participer à une augmentation de capital si elle devait faire des investissements”, a-t-il précisé.

“Notre ambition, c’est de permettre à cette entreprise de continuer à croître, voire de faire des acquisition pour au fur et à mesure atteindre la taille critique dont elle aura besoin dans le futur”, a-t-il expliqué, en soulignant que “Bull est le seul fabricant européen de supercalculateur et d’ordinateur de haute performance”.

Philippe Vannier, le PDG de Bull, s’est félicité de l?arrivée de ce troisième actionnaire de référence après Crescendo et France Télécom, en estimant que le plan stratégique de son groupe “augmentera d’autant le potentiel de la société qu’il sera soutenu dans la durée par ses actionnaires, ce qui correspond à la philosophie du FSI”.

Cette annonce intervient alors que l’Etat a signé vendredi dans le cadre du grand emprunt un protocole d’accord avec Orange, Thalès et Dassault Systèmes pour la mise en place d’un consortium proposant aux entreprises et administrations françaises des services sécurisés de cloud computing.

Or, selon Philippe Vannier, il s’agit d’un secteur stratégique qui ne doit pas être abandonné aux étrangers. “Il faut que le groupes français soient présents dans le cloud computing”, a-t-il déclaré dans les colonnes du Figaro. “Je pense qu’il serait dangereux de laisser des groupes étrangers détenir, à terme, toutes les données numériques de nos entreprises nationales”, a-t-il ajouté.

En janvier 2010, le Premier ministre François Fillon avait prôné l’émergence en France d’un système de cloud computing sécurisé, au nom de la “souveraineté”, pour faire face à des prestataires souvent étrangers.

Le cours de Bull bondissait de 3,38% à 3,98 euros à 9h15 à la Bourse de Paris, dans un marché en hausse de 1,09%.