à la Bourse de New York (Photo : Spencer Platt) |
[04/08/2011 09:51:56] PARIS (AFP) La fièvre qui a saisi les marchés financiers en raison des craintes pour la dette américaine commençait à baisser jeudi matin, les Bourses asiatiques et la majorité des places européennes reprenant des couleurs, mais la tension restait palpable.
Après plus d’une semaine de baisse généralisée sur les marchés financiers, Wall Street a terminé mercredi soir sur un timide rebond, le Dow Jones gagnant 0,25% et le Nasdaq 0,89%.
En Europe, la majorité des Bourses remontaient la pente. A 09H06 GMT, Paris gagnait ainsi 0,56%, Francfort 1,12% et Madrid 1,08%.
Après une ouverture en hausse, Londres perdait 0,20%, tout comme Milan (-0,34%), alors que le discours du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi pour tenter de rassurer les marchés a déçu.
Tokyo a terminé sur une petite hausse de 0,23%, les investisseurs saluant très prudemment l’intervention du gouvernement pour abaisser la valeur du yen.
Autre signe de détente, l’or, valeur refuge traditionnelle, baissait à la clôture à Hong Kong.
Les marchés financiers avaient frôlé la panique en début de semaine. L’adoption d’un compromis sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis n’a offert qu’un répit de quelques heures, vite balayé par les craintes concernant la santé de la première économie mondiale, à la croissance modeste et au déficit colossal.
Cette nervosité a fait ressurgir la crise de la dette en zone euro, avec la peur d’une contagion aux pays les plus fragiles.
Italie et Espagne ont principalement fait les frais de cette poussée de température.
Signe de la défiance persistante des investisseurs, les taux d’intérêt de deux émissions obligataires à 3 et 4 ans du Trésor espagnol jeudi matin pour 3,311 milliards d’euros ont fortement grimpé.
La demande a cependant été importante, ce qui a permis de remplir largement l’objectif, qui était de lever 2,5 à 3,5 milliards.
Sur le marché de la dette, les taux espagnols et italiens à 10 ans restaient toutefois en décrue.
Les gouvernements italien et espagnol et les autorités européennes sont sur le pont depuis mercredi pour tenter d’enrayer la crise.
En première ligne, Silvio Berlusconi a reconnu la nécessité d’un “plan d’action immédiat, qui réponde aux marchés” et relance la croissance.
A Madrid, le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, reportant ses vacances, a convoqué une réunion de crise et a exigé une réponse européenne pour apaiser les marchés.
Jeudi matin, le gouvernement japonais est également intervenu sur le marché des changes pour affaiblir le yen, monnaie refuge, qui approche de son plus haut niveau face au dollar depuis 1945 et menace le redémarrage de l’économie.
Malgré la mobilisation générale, les sources de nervosité sont encore nombreuses.
La réunion de la Banque centrale européenne dans l’après-midi est très attendue, les marchés restant à l’affût de tout commentaire quant à une éventuelle réouverture du programme d’achats de titres par l’institution de Francfort, un programme à l’arrêt depuis plusieurs semaines.
A Rome, M. Berlusconi doit rencontrer l’ensemble des partenaires sociaux pour discuter de mesures de relance.
Les signes de ralentissement de plus en plus évidents des Etats-Unis incitent aussi les opérateurs à la prudence. D’autant que l’emploi américain devrait paraître en petite forme en juillet dans les chiffres mensuels attendus vendredi.