La BCE a dicté des conditions précises à l’Italie dans une lettre

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ût 2011 à Rome (Photo : Vincenzo Pinto)

[08/08/2011 09:00:44] ROME (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a posé des conditions précises à l’Italie en échange de son soutien, révèle lundi le journal Il Corriere della Sera, en citant la demande de privatisations rapides, notamment des sociétés municipales, et d’une réforme du marché du travail.

Ces exigences ont été adressées au chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, dans une lettre “secrète” envoyée entre jeudi et vendredi et signée par le gouverneur de la BCE Jean-Claude Trichet et Mario Draghi, qui lui succédera en novembre, selon le Corriere.

La lettre, qualifiée par le Corriere de quasi “programme de gouvernement”, dresse la liste des “mesures à prendre, le calendrier pour leur application et même les outils législatifs à utiliser”, des décrets législatifs pour “accélérer leur mise en oeuvre”, selon le Corriere.

Le Corriere note d’ailleurs que les leaders français et allemand Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont demandé à l’Italie dans leur déclaration de dimanche soir d’adopter les mesures annoncées “d’ici la fin septembre”.

A propos de cette missive, l’opposition a demandé des éclaircissements au gouvernement: “Que nous demandent vraiment la BCE et les institutions internationales? Un gouvernement impuissant totalement discrédité et désormais sous tutelle doit au moins dire quelle est la situation réelle”, a exigé le chef du Parti démocrate (PD, gauche), Pierluigi Bersani.

M. Berlusconi et son ministre des Finances Giulio Tremonti ont annoncé vendredi soir lors d’une conférence de presse impromptue l’accélération d’une cure d’austérité adoptée par le parlement à la mi-juillet pour atteindre l’équilibre budgétaire dès 2013 au lieu de 2014.

Selon le Corriere, la BCE demande à l’Italie d’accélérer la libéralisation de son économie et la privatisation des sociétés municipales, qui en Italie gèrent souvent les transports publics, la collecte des déchets, la distribution d’électricité et de gaz, etc.

Et pour la première fois, selon le Corriere, la BCE parle aussi de la nécessité de réformer le marché du travail italien, en entrant largement dans les détails: “Moins de rigidité sur les contrats à durée indéterminée, interventions sur l’emploi public, modification du modèle basé sur l’extrême flexibilité des jeunes et précaires et la totale protection des autres, contrats de travail stimulant la productivité”.