Allemagne (Photo : Johannes Eisele) |
[10/08/2011 06:24:44] BERLIN (AFP) Le numéro un allemand de l’énergie EON, confronté à la politique d’abandon du nucléaire accéléré de l’Allemagne, a annoncé mercredi une perte nette trimestrielle colossale et une dure restructuration qui va affecter jusqu’à 11.000 emplois.
Le groupe a subi au deuxième trimestre la première perte nette trimestrielle de son histoire, de 1,49 milliard d’euros avant minoritaires et 1,58 milliard d’euros part du groupe, contre un bénéfice d’encore 1,7 milliard un an auparavant.
Sur l’ensemble du premier semestre, il reste dans le vert avec un bénéfice net part du groupe de 691 millions, divisé par 5 sur un an, toutefois.
EON fait état dans un communiqué d’un “recul massif” de tous ses revenus, qu’il explique en première ligne par la décision du gouvernement allemand d’arrêter en mars dernier les plus vieux réacteurs nucléaires du pays et de condamner les autres à l’horizon 2022.
Ce tournant dans la politique énergétique, qui s’accompagne d’une taxe prélevée sur le combustible nucléaire, a amputé de 1,9 milliard d’euros le bénéfice d’exploitation au deuxième trimestre, selon EON.
Mais le groupe a aussi pâti de mauvais résultats dans le courtage d’électricité ainsi que de conditions adverses dans le gaz, où il est lié à ses fournisseurs par des contrats à long terme très défavorables.
Dans ses conditions, EON a du revoir en forte baisse ses prévisions annuelles: il attend désormais un bénéfice net annuel hors éléments exceptionnels entre 2,1 et 2,6 milliards d’euros. Il espérait jusqu’ici entre 3 et 3,7 milliards d’euros.
Le groupe a aussi prévenu ses actionnaires qu’il ne pourrait maintenir son dividende à 1,3 euro par action, et qu’il baisserait à 1 euro.
Le numéro un allemand de l’énergie a annoncé une dure restructuration qui doit lui permettre de réduire ses coûts annuels de 1,5 milliard d’euros et prévenu qu’entre “9.000 à 11.000 emplois en majorité administratifs seraient concernés” par les économies, sur un total de 79.000 salariés environ.
EON n’a pas dit quelles seraient exactement les conséquences sociales de ce plan de restructuration, et veut livrer plus de précisions “dans les prochaines semaines”.