à Gdansk le 22 juin 2011 (Photo : Janek Skarzynski) |
[10/08/2011 08:23:37] PARIS (AFP) L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a légèrement relevé mercredi sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2012, car en dépit des incertitudes économiques, le Japon devrait consommer davantage d’or noir en raison de l’arrêt de ses centrales nucléaires.
En revanche, sa prévision de croissance de la demande mondiale pour 2011 a été un peu revue à la baisse, à +1,4%, en raison du ralentissement de la croissance mondiale et de prix encore élevés.
Alors qu’elle avait encore relevé sa prévision le mois dernier, l’AIE, qui représente les intérêts des pays industrialisés, estime désormais que la consommation en 2011 devrait augmenter de 1,2 million de barils par jour (mbj) à 89,5 mbj.
Dans son rapport mensuel publié mercredi, l’AIE explique au contraire que pour 2012, la demande devrait croître de 1,6 mbj, soit 1,8%, à 91,1 mbj. L’agence avait livré mi-juillet sa première prévision pour 2012, qui était alors d’une hausse de 1,5 mbj.
Les arrêts de réacteurs nucléaires au Japon vont être compensés en 2011 et 2012 par une utilisation plus importante du pétrole pour générer de l’électricité, soit environ 250.000 barils par jour de plus qu’en temps normal, détaille l’AIE.
Cela compense un ajustement à la baisse des prévisions de la consommation des Etats-Unis et de la Chine.
Mais si le PIB mondial devait progresser autour de 3% au lieu des 4% prévus pour 2011/2012, cela “diminuerait la demande mondiale de 300.000 barils par jour en 2011 et de 1,3 mbj en 2012”, prévient l’AIE, reconnaissant que son scénario de croissance actuel “peut sembler optimiste vu le climat du moment”.
En effet, en dehors de la situation exceptionnelle au Japon, qui le poussera à consommer davantage de pétrole, les différents indicateurs plaident plutôt pour un tassement de la demande.
“En plus de la pression exercée par des prix du pétrole élevés, le gonflement des dettes souveraines et un paysage fiscal assez incertain dans les pays développés ont, pour le moment, entamé la confiance des consommateurs et entraîné une rigueur économique accrue”, détaille l’AIE.
“En outre, les pays émergents ont commencé à ralentir, alors que les effets en décalé des mesures monétaires prises pour freiner l’inflation persistent”, ajoute-t-elle.
La crainte d’une croissance ralentie, aux Etats-Unis et dans le monde, a récemment fait chuter les cours du pétrole. Mercredi matin, le baril de “light sweet crude” pour livraison en septembre valait 81,02 dollars et celui du Brent de la Mer du Nord 104,41 USD.
Selon l’AIE, l’offre mondiale de pétrole a de son côté progressé en juillet de 100.000 barils par jour à 30,05 mbj, la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ayant quasiment retrouvé le niveau qu’elle avait avant le début du conflit en Libye.
Revoyant en légère baisse sa prévision de demande pour 2011 et 2012, l’Opep a affirmé pour sa part mardi que, sous l’impulsion de l’Arabie Saoudite et de l’Angola, le cartel avait pompé 30,07 mbj le mois dernier, un niveau supérieure de 0,7 mbj à celui précédent le conflit en Libye.
En juin, les membres de l’AIE avaient décidé de puiser dans leurs stocks stratégiques pour compenser l’arrêt des exportations libyennes. Dans son rapport mensuel, l’agence explique qu’elle n’a pas prolongé cette mesure, mais que ce n’est pas non plus “officiellement terminé”. Elle espère y voir plus clair sur la situation du marché d’ici septembre.