Au commencement un constat: autant la France, premier partenaire de la Tunisie -avec tous les juteux avantages que ce pays en tire-, se démène pour refouler, sans aucun ménagement, des émigrés tunisiens titulaires pourtant d’un titre de séjour provisoire dans l’Espace Schengen (harragas de Lampadusa), autant elle s’ingénie à encourager, par moult initiatives, ses entreprises à s’internationaliser dans notre pays et à y dépêcher leurs cadres et ouvriers qualifiés.
Dans cette perspective, s’inscrit la récente décision de la section Tunisie des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) et la Mission Economique Ubifrance (MEU) de Tunis d’organiser, pour la première fois, un Grand Prix «VIE Tunisie».
La France utilise, depuis 2000, le mécanisme «Volontariat International en Entreprises» (VIE), pour inciter des cadres français à travailler en Tunisie et y acquérir une expertise valorisante à l’international.
VIE permet aux entreprises françaises de confier à un jeune, homme ou femme, jusqu’à 28 ans, une mission professionnelle (commerciale ou technique) à l’étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois, renouvelable une fois dans cette limite. En 2009, les entreprises tunisiennes ont accueilli 49 cadres volontaires, nombre qui aurait doublé en 2010.
Officiellement, les objectifs de cette initiative sont la sensibilisation des entreprises françaises à l’intérêt de la formule du VIE pour leur activité et l’animation de la communauté des VIE en Tunisie.
Les Volontaires internationaux en entreprises (VIE) sont invités à concourir dans 3 catégories: esprit d’entreprise, innovation ou intégration.
Le jury sera composé de membres de la section Tunisie des CCEF, de la MEU de Tunisie, de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) et du Service Economique Régional près de l’ambassade de France à Tunis qui jugeront de la qualité du contenu du dossier, de la clarté et de la présentation.
Les VIE lauréats (un grand prix toutes catégories confondues et un prix par catégorie) présenteront brièvement leur expérience et leurs points forts de leur mission à l’occasion d’une cérémonie officielle prévue pour octobre 2011.
Cela dit, les missions de ses VIE ont parfois des relents d’intelligence économique. Deux raisons militent en faveur de cette thèse.
Premièrement, les missions sont décidées par l’entreprise sous couvert d’études de marchés, prospection, renforcement d’équipes locales, accompagnement d’un contrat, d’un chantier, participation à la création d’une structure locale, animation d’un réseau de distribution, support technique d’un agent…
Deuxièmement, les dossiers des candidats au Grand prix VIE Tunisie «doivent obligatoirement» comporter des éléments d’information qui, a priori, n’ont rien à avoir avec la recherche d’une valorisation professionnelle souhaitée. Ces éléments doivent «s’articuler autour de la présentation de la structure d’accueil et de la mission, de l’action du VIE, de l’intégration à la structure d’accueil, au pays, au marché du travail. Une appréciation de la structure d’accueil est également demandée».
A méditer!