Les employés de la Société Tunisienne du Sucre (STS) ont observé une grève de
deux jours (8 et 9 août 2011). Principale revendication: remédier à la situation
financière dans laquelle sévit leur société depuis déjà cinq ans. Dans un
précédent article, nous avons dressé l’état des lieux de la STS. Son bilan pour
l’exercice 2010 affiche un résultat net déficitaire de 8,177 MDT contre 5,029
MDT durant l’exercice 2009.
Une situation jugée alarmante, selon son PDG, Mokhtar Nefzi, qui inquiète
davantage le syndicat quant à l’avenir de la société, comptant 500 employés. Les
mesures prises pour pallier à cette situation sont estimées insuffisantes.
La première mesure concerne le rééchelonnement des dettes, objet de discussion
entre la Banque centrale de Tunisie et le ministère de l’Industrie et de la
Technologie.
La seconde mesure consiste en la révision des primes de raffinage. Une
commission a été constituée pour traiter de cette question. Rappelons que la STS
a été substituée, depuis 2009, à un sous-traitant pour le compte de l’Office du
Commerce. Celui-ci achète le sucre raffiné et emballé de la STS pour 90 millimes
le kilogramme. Un prix jugé très bas, d’autant plus que les responsables de la
société et ses employés revendiquent son indépendance et son retour à sa
vocation première qui est purement industrielle.
La troisième mesure consiste à injecter un prêt de trésor d’une valeur de 5 MDT,
jugé également très faible, sachant que l’endettement de la STS s’élève
actuellement à 25 MDT. Pour M. Nefzi, ce ne sont là que des calmants et non des
solutions radicales qui feront sortir la société de son état actuel.
Comme solutions radicales, on propose de procéder à une restructuration
financière de la société qui consisterait à renouveler ses équipements et
améliorer ses prestations. Il s’agit aussi d’investir pour l’extension de sa
capacité de production, qui peut atteindre 1.000 tonnes par jour contre 650
tonnes actuellement. Pour cet objectif, l’Etat doit injecter un investissement
conséquent.
Ceci permettra à la STS de couvrir une bonne partie des besoins de la Tunisie,
sans recourir à l’importation. Elle permettrait également de fabriquer des
produits annexes et de créer des filiales dans un projet intégré.