Crise : le couple Paris-Berlin se mobilise, Rome promet une rigueur accrue

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ère allemande Angela Merkel, le 10 décembre 2010 à Fribourg (Photo : Frederick Florin)

[11/08/2011 16:44:09] PARIS (AFP) Confrontés à la tempête sur les marchés mondiaux, les dirigeants de la zone euro accélèrent leur calendrier, avec un sommet franco-allemand de crise dès la semaine prochaine et l’engagement de Paris et Rome à tailler très vite dans leurs déficits.

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel vont travailler mardi à l’élaboration de “propositions communes concernant la réforme de la gouvernance de la zone euro” lors d’une réunion à Paris, a annoncé jeudi la présidence française.

Cette nouvelle mobilisation du couple franco-allemand survient alors que la dégradation de la note de la dette américaine vendredi dernier a accentué la chute des Bourses mondiales, et placé la France en première ligne de la zone euro.

Les banques françaises ont été attaquées et des doutes sont apparus sur la capacité de la France à conserver sa note “triple-A”, décernée par les agences d’évaluation financière aux émetteurs de dette les plus fiables.

Ces inquiétudes s’ajoutent à la situation de l’Italie et de l’Espagne, qui a contraint la Banque centrale européenne (BCE) à intervenir sur les marchés pour racheter des titres de leur dette.

La France et l’Italie sont d’ailleurs montées au créneau ces dernières heures pour tenter de convaincre les investisseurs de leur détermination à tailler dans leurs déficits publics et réduire leur énorme endettement.

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ût 2011 à Rome (Photo : Vincenzo Pinto)

En Italie, le ministre de l’Economie Giulio Tremonti a promis jeudi l’adoption dès la semaine prochaine de nouvelles mesures d’austérité “très fortes” pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2013 au lieu de 2014.

Cela implique notamment de ramener le déficit italien de 3,8 à 3,9% du PIB cette année à zéro en deux ans. Troisième économie de la zone euro, Rome a accumulé une dette colossale d’environ 1.900 milliards d’euros soit 120% de son Produit intérieur brut (PIB).

Giulio Tremonti n’a toutefois donné que peu de détails sur le contenu des mesures, évoquant seulement les pistes suggérées par la BCE, qui préconise de réduire les coûts de sa bureaucratie, lancer un programme de privatisations, et libéraliser l’économie. Le gouvernement italien espère des annonces avant le 18 août.

Nicolas Sarkozy, pour sa part, avait interrompu ses vacances mercredi pour présider une réunion de crise sur l’économie et promettre pour le 24 août des mesures de réduction du déficit public, jugées indispensables pour conserver à la France son “triple-A”.

“Les engagements de réduction du déficit des comptes publics sont intangibles et seront tenus quelle que soit l’évolution de la situation économique”, avait promis le président français. La France s’est engagée à réduire son déficit public, qui s’élève à 5,7% du PIB cette année, à 4,6% l’an prochain, et 3% en 2013.

Mais la journée s’était terminée par une chute catastrophique des bourses européennes, Paris, Francfort, Madrid perdant plus de 5% et Milan 6,6%. L’annonce de son sommet avec Angela Merkel la semaine prochaine a contribué jeudi à calmer les esprits.

Car après la Grèce, le Portugal et l’Irlande, le risque de contagion est plus que jamais présent.

Mercredi, l’agence de notation Fitch a abaissé la note de Chypre, frappé par une crise économique et politique, de deux crans à “BBB”. Fin juillet, les deux autres grandes agences, Moody’s et Standard and Poor’s avaient déjà abaissé la note du pays.

Le gouvernement chypriote assure que le plan d’austérité qu’il va présenter le 25 août au Parlement devrait permettre de redresser la situation d’ici à 2012, sans avoir besoin d’un plan de sauvetage européen, mais certains observateurs le considèrent insuffisant.

Face à l’incapacité d’endiguer la crise grecque, la zone euro avait décidé lors du sommet extraordinaire du 21 juillet à Bruxelles d’accorder à Athènes une nouvelle aide et avait décidé de mesures européennes supplémentaires.