é de la ville de Paris charge dans une camionnette des objets encombrants (Photo : Pierre-Franck Colombier) |
[12/08/2011 14:15:52] PARIS (AFP) C’est pratique, éco-responsable et entièrement gratuit : la récup’ de proximité profite à plein de la crise économique actuelle grâce à internet, encourageant à multiplier les gestes solidaires pour la planète.
“A l’origine je voulais surtout lancer une initiative de développement durable et puis il y a eu un côté social qui s’est greffé dessus”, raconte à l’AFP Olivier Nass, 37 ans, inventeur du site donnons.org avec 550.000 objets donnés en un peu plus de trois ans.
Basé sur le principe des petites annonces, son site propose aux internautes une quarantaine de catégories d’objets, accessoires, matériels et outils en tous genres pour s’équiper, dépanner, changer de décoration intérieure ou enrichir une collection pour zéro euro.
Seule obligation : le preneur doit se déplacer chez le donneur. Les dons d’animaux et d’aliments notamment sont exclus.
“Il n’y a aucun frais de port chez nous, on veut privilégier les relations de proximité et la réduction des émissions de CO2 pour les déplacements”, souligne Olivier Nass, développeur de sites web.
Plus de 60.000 visiteurs consultent quotidiennement son site.
Présent sur ce créneau depuis avril seulement, co-recyclage.com de Thomas Duclos Chanteaud, qui a travaillé 7 ans chez Veolia Propreté, veut avant tout “mettre en rapport de manière simple et pratique deux personnes qui veulent recycler” sur le principe “je donne, tu prends et ensemble nous recyclons”.
391 kg de déchets annuels par ménage
“Celui qui prend, par exemple un canapé, n’en achètera pas un neuf et n’augmentera pas son bilan carbone, celui qui s’en débarrasse ne le mettra pas à la déchetterie où il sera sans doute incinéré”, explique-t-il à l’AFP.
Actuellement chaque ménage produit 391 kilos de déchets par an, deux fois plus qu’il y a 40 ans, selon les statistiques officielles. Sans oublier la taxe d’enlèvement des ordures qui coûte plus d’un milliard annuellement aux contribuables.
ées dasn uen rue de Nantes (Photo : Jean-Sebastien Evrard) |
Avant d’être mises en ligne, les offres sont contrôlées par les opérateurs des sites pour éviter les abus.
“Moins d’un don sur 1.000 pose problème”, indique Olivier Nass. Il se souvient d’un gendarme signalant qu’un ex-mari s’était permis de mettre une fausse annonce de don de la voiture de son ex-épouse avec le compte email de celle-ci dont il connaissait le mot de passe.
“Et puis donnons.org est devenu une bouée de secours pour un grand nombre de gens qui n’ont pas de quoi s’équiper ou s’habiller et peuvent ainsi dépenser leur argent pour le loyer”, souligne-t-il.
Début août les vêtements tenaient le haut du palmarès sur son site, suivis par le mobilier, le matériel hi-fi et vidéo et les livres.
Sur le livre d’or Dalmar écrivait le 1er août: “réutiliser les objets c’est humain, solidaire et cela permettra de ralentir la surconsommation.”
Basé sur le modèle du covoiturage, e-loue, une plate-forme de location entre particuliers, s’inscrit, elle, dans la nouvelle tendance d’une économie de fonctionnalité. “Les gens commencent clairement à prendre conscience que l’usage c’est plus important que la possession”, précise à l’AFP Alexandre Woog co-auteur du site qui loue avions, autos, bijoux, engins de chantier, sac à main ou résidences secondaires.
“Depuis le début de la baisse du CAC40, environ depuis 15 jours, nous connaissons une hausse très significative du nombre de locations sur notre site”, ajoute-t-il.
Un logiciel avec une version pro de cette plate-forme est depuis peu proposée aux entreprises et collectivités locales. “Vous allez pouvoir louer une perceuse à l’un de vos collaborateurs pour le week-end, il y a là un côté confiance et proximité, et écologique très important” conclut-il.