ût 2011 (Photo : Spencer Tirey) |
[15/08/2011 18:16:59] NEW YORK (AFP) Le franco-néerlandais Provimi, spécialiste de l’alimentation animale pour les exploitations agricoles, a accepté de se faire racheter pour 1,5 milliard d’euros par le géant américain de l’agroalimentaire Cargill, créant selon eux le numéro un mondial du secteur.
Le groupe américain, l’une des plus grandes sociétés non cotées dans le monde, a annoncé lundi dans un communiqué avoir proposé la transaction à sa cible, détenue depuis janvier 2007 par le fonds d’investissement européen Permira.
Provimi a fait part de son consentement et a indiqué avoir entamé les démarches auprès des instances représentant le personnel et les autorités de la concurrence pour valider l’opération.
“Cargill a présenté un dossier clair (…) pour devenir notre nouveau propriétaire et nous pensons qu’une fusion de son activité de nutrition animale avec Provimi va créer une activité plus forte et améliorer l’apport de solutions de nutrition innovantes à nos clients”, a expliqué le PDG du groupe franco-néerlandais, Ton van der Laan.
Provimi, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros en 2010, a expliqué que cette opération lui permettait d’accéder plus largement aux marchés agricoles, dont le groupe américain est l’un des principaux acteurs mondiaux, dans un contexte d’envolée des cours.
Véritable mastodonte, avec 130.000 employés et un chiffre d’affaires annuel de près de 120 milliards de dollars sur son exercice 2011 (achevé fin mai), Cargill va apporter “des économies d’échelle”, avec une “base de production plus efficace”, et “l’accès à des nouveaux marchés et opportunités de croissance”, a détaillé le franco-néerlandais.
Pour l’acheteur, “l’acquisition (si elle aboutit, ndlr) marquerait un pas important dans sa stratégie de croissance en termes de nutrition animale et souligne notre engagement à investir à long terme pour répondre aux besoins de nos clients”, a commenté le vice-président de Cargill, Paul Conway.
Provimi va permettre à son acquéreur de donner un coup de fouet à ses activités de nutrition animale, grâce notamment à ses produits à haute valeur ajoutée combinant minéraux, vitamines, protéines…
Il va aussi lui donner l’occasion de renforcer sa présence dans des pays émergents devenus incontournables sur les marchés agricoles, aussi bien en termes de production que de consommation: Amérique Latine, Asie et Russie.
Les deux sociétés présentent “des positions sur le marché et des forces complémentaires”, a souligné Cargill.
Créé près de Rotterdam (Pays-Bas) en 1927, Provimi est aujourd’hui présent dans 26 pays et emploie plus de 7.000 personnes. Il dispose d’un important portefeuille de mélanges, additifs et ingrédients destinés au bétail et commercialisés sous forme de poudres, blocs, granulés, pastilles.
Il avait été racheté en 1988 par le groupe agroalimentaire français Eridania Béghin-Say, qui lui a donné son indépendance en 2001. Le fonds paneuropéen Permira l’avait racheté en janvier 2007. L’opération, qui valorisait le groupe à 780 millions d’euros, avait abouti à son retrait de la Bourse de Paris.
“La direction de Provimi a transformé la société d’un groupe d’activités décentralisées en une organisation intégrée, d’échelle internationale et à haute performance”, a souligné la société.
L’entreprise s’est également recentrée sur le monde agricole, se séparant en mars dernier de ses activités d’alimentation pour la pisciculture et les animaux domestiques.
Pour le fonds Permira, l’opération est payante, puisqu’il double presque sa mise en quatre ans et demi.
Provimi attirait les convoitises: les groupes néerlandais DSM (chimie) et Nutreco (alimentation) avaient indiqué fin juillet étudier la possibilité d’acquérir ensemble le groupe.