Tunisie – Endettement extérieur : Une position délicate pour accompagner la transition

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endettement-tunis-1.jpgLe recours à l’endettement externe dans la période actuelle semble incontournable au vu, non seulement des difficultés conjoncturelles liées à la transition démocratique mais aussi aux aspects structurels de déficits de l’épargne domestique et de la balance courante. De plus, la dette externe à moyen et long terme est un déterminant fondamental d’accumulation des réserves en devises. Néanmoins, une lecture rétrospective du profil de l’économie tunisienne montre que sa capacité d’absorption se résume à un tirage moyen brut sur crédits à moyen et long terme de l’ordre de 2.240 millions de dinars par an compatible avec un profil de taux de croissance annuel moyen du PIB à prix constants estimé à 4,6%.

Compte tenu de ces éléments, les projections des instances internationales (FMI en particulier), mais aussi du gouvernement actuel, reposant sur les évolutions anticipées des composantes de la demande intérieure, dénotent d’un profil de croissance ne dépassant pas, dans le meilleurs des cas, 1,3% pour 2011. Certes, la récente amélioration conjoncturelle du rythme des exportations de biens à plus de 14% durant le premier semestre 2011 (effet Libye notamment) par rapport à l’année précédente entretient des lueurs d’espoir, mais les profils des importations de biens et services ainsi que des composantes de la balance des revenus et des transferts ne sont pas encore clairement établis, ce qui ne permet pas pour l’instant d’anticiper un réel désamorçage du déficit courant chronique.

Aussi, la mobilisation de ressources au titre de la dette externe d’une enveloppe de 2.257 millions de dinars affectées au budget de l’Etat apparaît déjà disproportionnée. Quant à la mobilisation escomptée de 7.150 millions de dinars (5 milliards de dollars) de fonds dédiés et crédits d’investissement au titre de financement du programme économique et social pour la même année, la question est plus que problématique du fait que l’efficacité de ce dernier, en termes de création de valeur ajoutée, ne sera perceptible qu’à moyen et long terme.

De ce fait, et en termes de paramètres de viabilité de la dette externe (dont plus de 50% est contracté par les entreprises) analysés précédemment, et compte tenu des performances macroéconomiques qui seraient exigées pour garantir la contrainte de disponibilité suffisante d’avoirs en devises au sein de la Banque centrale de Tunisie, la réponse minimale aurait été de mobiliser au maximum le tiers de l’enveloppe affectée au budget de l’Etat et allouée au remboursement de la dette extérieure en compensant le reste par un engagement budgétaire complémentaire sur ressources d’emprunts internes sur le marché obligataire par une émission d’un emprunt national.

Enfin, revoir le bouclage du schéma du financement du programme économique et social semble plus qu’urgent.

(Source: IACE – CTVIE)

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