Tout le monde le sait, et le chuchote dans tous les coins du pays: Jusqu’à quand
l’UTICA va-t-elle faire le dos rond pour laisser passer la tempête? Jusqu’à
quand tout le monde va-t-il l’attaquer sans autre forme de débat? Nous devons
tous avoir le courage et l’intelligence de bien comprendre, jusqu’à ce qu’il n’y
ait plus l’ombre d’un doute, que rien, absolument rien des grandes idées
révolutionnaires n’est possible sans retour à la sérénité dans le monde de
l’entreprise, sans laisser le patronat respirer… Sinon, nous allons la tête la
première dans le mur!
Tout cela, les Tunisiens le savent si pertinemment et en sont tellement
convaincus. Alors pourquoi le redire? Par simple amour des lapalissades? Pas du
tout, mais parce que la énième attaque contre la Centrale patronale nous a
semblé de trop alors qu’elle vient justement d’entendre de déclarations
attribuées au ministre de la Justice où il affirme que “la majorité des hommes
d’affaires est impliquée dans des affaires financières qui nécessitent des
analyses et qui sont en cours“.
Cela aurait pu être rigolo comme attitude car le dernier recours de tous
aujourd’hui est de dire que si nous voulons aller de l’avant, il faut que les
dossiers sur lesquels “on“ a porté plainte soient passés à la justice! Le
dernier recours, Votre Honneur!
En lieu et place, l’UTICA se trouve acculée à protester. Elle choisit des mots
simples pour que les gens de la Justice avec un grand J comprennent enfin que ce
genre de plaisanterie, qui sape l’image des patrons et monte contre eux
l’opinion publique, finira par nous exploser à la gueule.
Nous ne sommes pas contre le fait que le ministère de la Justice soit à la mode!
Mais il faudrait qu’il décide quelle mode: celle qui fait, par exemple, fureur
aujourd’hui en Tunisie et dont l’essentiel est de lancer prestement des
accusations non fondées à l’encontre de tout ce qui bouge et de condamner
arbitrairement, sans procès, sans défense…
Excellente manière de détruire le climat des affaires en Tunisie, n’est-ce pas?
Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil aux chiffres successifs des intentions
d’investissement au cours des derniers mois pour comprendre que nous pourrions
très bien y passer si des institutions aussi crédibles, supposées être des
valeurs-refuges, en venaient à faire partie de la cohorte des Robespierre.
Une panne généralisée du secteur privé en Tunisie, ce n’est pas impossible dans
ces conditions, c’est comme les accidents de la route, cela n’arrive pas
seulement aux autres!