Des billets de 10.000 yens (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[20/08/2011 11:52:02] TOKYO (AFP) Le Japon est prêt à prendre de nouvelles mesures, y compris intervenir encore sur le marché des changes, pour stopper l’ascension du yen qui a atteint vendredi son niveau record d’après-guerre face au dollar, selon la presse japonaise.
“Nous pourrions intervenir si se confirment des mouvements spéculatifs”, a déclaré anonymement un responsable du ministère des Finances au journal Yomiuri Shimbun.
Le quotidien à grand tirage a par ailleurs indiqué que la banque centrale du Japon (BoJ) étudiait de son côté des possibles nouvelles modalités d’assouplissement monétaire afin de synchroniser une action sur ce volet avec une éventuelle vente massive de yens sur les places de changes.
Le dollar a chuté vendredi à son plus bas niveau depuis 1945 vis-à-vis de la monnaie japonaise, tombant pour la première fois sous la barre des 76 yens, à 75,95 yens.
Le précédent plancher historique du billet vert, 76,25 yens, avait été touché le 17 mars dernier, une semaine après le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est de l’archipael.
Les investisseurs achètent actuellement la monnaie japonaise, considérée comme une valeur refuge à l’instar du franc suisse, craignant un ralentissement économique mondial, à cause des hoquets de la conjoncture américaine et des problèmes de dettes qui affectent plusieurs pays d’Europe.
Les autorités et entreprises japonaises se plaignent du niveau jugé surévalué du yen, estimant qu’il ne reflète pas la réalité conjoncturelle et redoutant une dégradation subséquente de l’économie nippone encore convalescente après le séisme du 11 mars.
Un yen trop élevé sabote la compétitivité des entreprises nippones sur les marchés extérieurs et les incite à délocaliser leurs activités et à s’approvisionner auprès de fournisseurs étrangers, au détriment de l’industrie et de l’emploi japonais.
Le 4 août, les autorités nippones sont directement intervenues sur le marché des changes, de façon unilatérale, pour faire baisser le yen, comme elles l’avaient déjà fait le 15 septembre 2010. Ces actions n’ont pas eu d’impact durable, pas plus que l’intervention coordonnée des pays du G7 mi-mars, une semaine après le séisme.
La cherté durable du yen pourrait retarder le retour sur le chemin de la croissance pourtant espéré dès cet été.
Face à ce risque de plus en plus important, le ministre des Finances, Yoshihiko Noda, potentiel prochain chef du gouvernement, a promis vendredi d’étudier des mesures budgétaires supplémentaires pour aider les entreprises à combattre la force nuisible du yen.