Joe Biden en Chine : les Etats-Unis “ne seront jamais en défaut de paiement”

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é du Sichuan à Chengdu (Photo : Peter Parks)

[21/08/2011 06:50:53] CHENGDU (Chine) (AFP) Les Etats-Unis “n’ont jamais été en défaut de paiement et ne le seront jamais”, a assuré dimanche le vice-président Joe Biden, à l’issue d’une longue visite en Chine accaparée par la dette américaine.

M. Biden a également profité de ce discours prononcé devant des centaines d’étudiants de l’Université du Sichuan à Chengdu (sud-ouest) pour évoquer la question des droits de l’Homme, expliquant que la Chine “devrait chérir les échanges entre les citoyens, les étudiants et le gouvernement”.

Mais c’est sur la question de la dette américaine, et de la solidité de la première économie mondiale — un thème qui a accaparé ses discussions lors de la semaine écoulée à Pékin — que le vice-président est d’abord revenu.

Les Etats-Unis “n’ont jamais été en défaut de paiement et ne le seront jamais”, a assuré le vice-président, trois semaines après qu’un accord intervenu in extremis au Congrès a permis d’éviter aux Etats-Unis un catastrophique défaut de paiement de leur dette.

M. Biden s’exprimait à l’issue d’une visite de cinq jours où il a tenté de rassurer les dirigeants de la Chine, premier créancier étranger des Etats-Unis, sur l’économie américaine et la solidité des bons du Trésor, dans lesquels Pékin a investi 1.170 milliards de dollars. En dépit des difficultés actuelles, a poursuivi M. Biden, “les Etats-Unis restent la meilleure option pour investir”.

La Chine avait exprimé une forte inquiétude après la dégradation de la note souveraine américaine par l’agence Standard & Poor’s et la presse officielle avait appelé très sévèrement les Etats-Unis à cesser de vivre au-dessus de leur moyens.

Mais les hauts dirigeants chinois ont tenu des propos plus conciliants devant M. Biden au cours de la semaine écoulée.

“Vous avez transmis un message très clair au public chinois, selon lequel les Etats-Unis vont tenir leurs promesses et leurs engagements relatifs à leur dette souveraine”, a ainsi déclaré le Premier ministre Wen Jiaobo en recevant vendredi M. Biden. “Cela va préserver la sécurité, la liquidité et la valeur des bons américains”.

Au risque d’irriter ses hôtes chinois, M. Biden n’a pas fait l’impasse sur la question des droits de l’Homme.

La Chine “devrait chérir les échanges entre les citoyens, les étudiants et le gouvernement”, a déclaré le vice-président américain devant quelque 250 étudiants. “La liberté libère le plein potentiel d’un peuple, et en son absence, les troubles suppurent”, a ajouté M. Biden. Selon des sources américaines, M. Biden avait évoqué cette question à Pékin avec les hauts dirigeants chinois lors de la semaine écoulée.

La Chine avait accentué sa répression de la dissidence après le début des insurrections arabes en février: des dizaines d’écrivains, avocats et militants des droits de l’Homme ont été arrêtés, assignés à résidence, enlevés ou harcelés.

Avant la visite de M. Biden, le parti communiste chinois a aussi renforcé son contrôle et l’intimidation des opposants, appelés à faire “profil bas”, selon des organisations de défense des droits de l’Homme. Avant son arrivée à Pékin, la Maison Blanche avait indiqué que le vice-président n’hésiterait pas à “exprimer son inquiétude” sur la situation des droits de l’Homme en Chine.