Étant donné l’incertitude qui règne sur l’évolution de la situation en Libye
ainsi que la non-disponibilité des données, l’impact du conflit Libyen sur
l’économie Tunisienne ne peut qu’être partiellement évalué. Néanmoins, ces
résultats préliminaires confirment bel et bien l’existence d’effets négatifs. En
effet, les prévisions macro-économiques estiment une réduction du taux de
croissance du PIB de 0,4 point de pourcentage. L’analyse micro-économique met en
évidence l’impact significatif de la crise Libyenne sur certains secteurs,
notamment le tourisme, les investissements et flux financiers, les envois de
fonds des migrants, et le commerce incluant dans les zones frontalières.
La Tunisie devrait faire face à un nouveau défi et chercher des sources
alternatives afin de satisfaire ses besoins en produits pétroliers qu’elle
importait auparavant de Libye. Des discussions avec l’Algérie sont d’ailleurs en
cours dans l’objectif de substituer les importations de l’Algérie par les
importations en provenance de la Libye, avec les mêmes conditions. Par ailleurs,
il existe des perspectives pour que la Tunisie soit en mesure de réexporter le
pétrole qu’elle importait de l’Algérie ver la Libye, ce qui pourrait améliorer
les prévisions en ce qui concerne la croissance économique.
Sur le plan social, le conflit a également eu un impact direct sur un segment
spécifique de la population, à savoir ceux qui habitent à proximité de la
frontière, vivant des revenus générés par le commerce informel avec la Libye
ainsi que les ménages affectés par la perte des envois de fonds des travailleurs
tunisiens en Libye.
L’analyse souligne par conséquent la nécessité de fournir une réponse immédiate
et bien ciblée afin d’aider les migrants de retour dans leurs villes natales, et
de soutenir les régions frontalières touchées par la réduction du commerce.
Le gouvernement pourrait également jouer un rôle en assistant les entreprises
les plus affectées à trouver rapidement d’autres marchés pour leurs produits, à
travers un meilleur appui à la politique de diversification des destinations des
exportations.
Le soutien de la Banque africaine de développement26 ainsi que les autres
organismes internationaux et de développement, tel que la Banque mondiale et
l’Union européenne, devient de plus en plus important afin d’appuyer la Tunisie
à faire face à ses nouveaux défis.