Pour l’exercice 2011, une enveloppe de 138,3MD a été allouée aux
investissements, dont 90,1MD pour les équipements de la cimenterie et 17,4MD
pour les travaux de construction, d’engineering et de supervision de la
cimenterie. L’endettement de la société au 30 juin 2011 s’élève à 169,5MD soit
une augmentation de 42,3MD par rapport au 31/12/2010. Ce montant a servi au
financement des équipements déjà réceptionnés sur site. Par ailleurs, le projet
ready-mix de la deuxième centrale sise à Bir El Kassaa est en phase finale de
montage. La fin des travaux est prévue pour la fin du mois d’août 2011.
Concernant le projet de construction de la cimenterie, le management a assuré
que tout se déroule comme prévu. Par contre et suite aux récents événements qui
ont suivi la révolution du 14 janvier 2011, le planning global de réalisation de
la cimenterie accusera un retard maximal d’environ 8 semaines par rapport au
programme initial.
Le financement du projet de la cimenterie est assuré par un pool bancaire
composé de 12 banques de la place. Ces crédits sont déjà mis en place et des
lettres de crédits irrévocables et confirmées pour un montant total d’environ
305 millions de dinars ont été émises par le pool bancaire; et ce au profit de
FLSmidth pour les équipements mécaniques et électriques et PROKON pour la
chaudronnerie et les structures métalliques.
A fin 2012, le poids de la dette se situera à un niveau considérable et la
société affichera un gearing de 213%. A partir de cette date, la société
commencera à rembourser ses dettes et le bénéfice net serait plombé par une
charge financière consistante.
Les perspectives d’avenir de la société Carthage Cement
restent tributaires
d’une amélioration de la situation économique de la Tunisie. En effet, le
business plan établi lors de l’introduction en Bourse de la société tenait
compte de la demande future du marché dont l’estimation a été faite par rapport
à l’évolution du PIB et sur la base des projets d’urbanisation programmés par
l’Etat : Des données fort prometteuses, qui ne sont plus d’actualité après la
révolution du 14 janvier 2011 et qui vont certainement changer avec la nouvelle
politique de développement de la Tunisie.
Ainsi, la société devrait présenter un nouveau business plan qui intègrera aussi
bien le retard enregistré dans ses réalisations que le nouveau montage financier
afin de combler l’insuffisance de cash-flow. En effet, une éventuelle
augmentation de capital en numéraire ou un recours au crédit bancaire aux
alentours de 100 MD serait indispensable afin de mener à bon port le projet de
la cimenterie.
Par ailleurs, le Ministère de l’Industrie et de la Technologie a affirmé que la
capacité de production actuelle et programmée pourra couvrir la demande
intérieure pour les prochaines années ce qui jouera en faveur de la société
Carthage Cement avec l’entrée d’un partenaire stratégique (Holcim, Lafarge,…)
par la cession des titres confisqués par l’Etat.
A notre avis même si cette dernière option semble la plus probable, le nouveau
gouvernement peut décider de garder la main mise sur la société afin de lui
permettre de réguler le marché local du ciment, ainsi que le prix du sac de
ciment surtout après la pénurie de ciment qu’a connu la Tunisie durant le
premier semestre de 2011.
(Source : Analyse BNA Capitaux)