Les producteurs de lait dans la région de Sidi Bouzid attirent l’attention sur
les difficultés qui entravent la bonne marche de leur secteur d’activité
pourtant en forte expansion. Ils pointent du doigt la spéculation sur le prix du
fourrage et les pratiques déloyales exercées par des centres de collecte de
lait, rapporte le correspondant de la TAP dans la région.
En effet, un des producteurs du lait à
Sidi Bouzid, interrogé par la TAP, “dénonce le recours de certains centres
de collecte à des pratiques illégales et immorales en forçant les éleveurs à
céder leur production de lait de toute une journée“.
Même son de cloche pour d’autres producteurs qui affirment que “des centres de
collecte s’adonnent au commerce des fourrages et profitent de la croissance de
la demande pour spéculer sur les prix“, selon la même source.
Pour leur part, “les professionnels déplorent l’absence de contrôle des points
de vente par l’Office des céréales qui, selon eux, devrait assurer la
distribution des fourrages aux petits agriculteurs“.
Toujours dans le même ordre d’idées, les quantités d’orge subventionnées par
l’Etat et devant être distribuées gratuitement ne parviendraient pas aux
éleveurs et sont revendues au marché noir, s’indignent les éleveurs.
Dans cette spéculation, une source bien informée à l’Office des céréales a
indiqué à la TAP que “les prix des sacs de fourrages sont fixés par l’Etat entre
23 à 28 dinars, en fonction de la qualité, mais ils sont proposés aux éleveurs
avec une hausse illicite de 3 à 4 dinars à l’unité“.
A rappeler qu’avec un cheptel d’environ 7 mille têtes de vaches laitières, la
région de Sidi Bouzid produit plus de 100 millions de litres de lait par an, ce
qui la place au deuxième rang à l’échelle nationale. Elle compte 18 centres de
collecte de lait d’une capacité de 150 à 200 mille litres par jour. Et c’est la
délégation de Bir Lahfay, où la plupart des familles sont des
éleveurs, qui est la plus active en matière de production de lait au niveau
régional.