Sarkozy : la Chine a un “rôle majeur” au G20 pour relancer l’économie

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à Nicolas Sarkozy le 25 août 2011 à Pékin (Photo : How Hwee Young)

[25/08/2011 11:35:30] PEKIN (AFP) Le prochain sommet du G20 à Cannes devra “prendre des décisions” pour relancer l’économie mondiale, la Chine jouant un “rôle majeur” dans ce processus, a estimé jeudi à Pékin Nicolas Sarkozy.

Le président français a été accueilli par son homologue Hu Jintao au palais du peuple de la capitale chinoise, place Tiananmen, pour une visite éclair d’environ cinq heures, avec des entretiens sur la Libye et la crise des dettes souveraines et un dîner de travail avec le président chinois.

“En tant que président du G20, je n’imaginais pas ne pas venir en Chine pour parler avec mes amis chinois des grandes questions économiques qui préoccupent le monde”, a déclaré le chef de l’Etat français.

“Il faut que le sommet du G20 (…) prenne des décisions et qu’il participe de la relance de la croissance mondiale. C’est un enjeu majeur et la Chine a un rôle essentiel”, a-t-il ajouté, au côté du ministre des Finances François Baroin venu justement préparer ce rendez-vous.

Le prochain sommet du G20 (groupe des principaux pays riches et émergents, actuellement présidé par Paris) aura lieu à Cannes (sud-est de la France) les 3 et 4 novembre.

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çu par Hu Jintao le 25 août 2011 à Pékin (Photo : Goh Chai Hin)

“Que la France et la Chine renforcent leur dialogue est d’une grande importance pour le succès du sommet de Cannes, pour le renforcement de la coopération économique internationale et pour la promotion de la reprise et du développement sain de l’économie mondiale”, a dit Hu Jintao.

Nicolas Sarkozy se trouve à Pékin alors que la chute du régime en Libye n’est pas complète puisque que des poches de résistance subsistent à Tripoli après l’entrée des rebelles et que le colonel Kadhafi reste introuvable.

Mais après avoir reçu mercredi à Paris le numéro deux de la rébellion libyenne, Mahmoud Jibril, M. Sarkozy a proposé une conférence des “amis de la Libye” le 1er septembre à Paris qui irait au-delà du seul groupe de contact et inclurait les grands émergents comme la Chine.

Si la Chine était hostile aux frappes de la coalition contre la Libye, elle est en revanche en phase avec Paris sur l’après-Kadhafi dans la mesure où Pékin souhaite aussi voir les Nations unies jouer un “rôle moteur” en Libye.

Mais le quotidien officiel China Daily livrait jeudi une vision peu optimiste de l’après-Kadhafi, estimant “inévitable que le chaos et le conflit émergent alors que les différentes factions de l’opposition se battront pour le leadership politique”.

“La Chine doit garder le contact avec toutes les parties”, ajoutait le journal.

Les présidents Sarkozy et Hu devraient aussi parler du problème des dettes souveraines en Europe qui ébranlent les marchés boursiers.

Le Global Times estimait jeudi dans sa version en chinois que M. Sarkozy “vient (à Pékin) d’abord pour obtenir le soutien continu de la Chine sur la résolution de la crise des dettes souveraines en Europe”.

Estimant que “26% des réserves de change de la Chine sont en euros”, Ding Chun, professeur au centre de recherches sur l’Europe de l’Université de Fudan, à Shanghai, appelait dans le journal officiel l’Europe à mettre de l’ordre dans ses finances.

“L’UE et Sarkozy doivent, tout en demandant à la Chine de prendre plus de responsabilités dans le maintien de la stabilité de l’économie mondiale, faire de façon décisive et courageuse les sacrifices (…) que les pays développés doivent faire pour affronter les défis mondiaux”.

Après une déclaration à la presse, M. Sarkozy devait reprendre en début de soirée l’avion pour la Nouvelle-Calédonie où il doit ouvrir samedi les XIVe jeux du Pacifique.