Rentrée soclaire : les coûts s’envolent pour les fabricants de fournitures

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ût 2011 dans une grande surface à Illkirch-Graffenstaden (Photo : Frederick Florin)

[26/08/2011 08:30:47] PARIS (AFP) Les fabricants français de papeterie scolaire, tenaillés entre la flambée des coûts des matières premières et les pressions des distributeurs pour qu’ils n’augmentent pas leurs prix de vente, s’apprêtent à vivre une rentrée 2011 difficile.

“Entre le moment où nous avons fixé les prix de vente (…) et aujourd’hui, nous avons eu à nouveau d’importantes hausses de matières, ce qui met sous pression toute l’industrie”, se plaint Stéphane Hamelin, président du groupe papetier Hamelin qui possède les marques Oxford, Canson ou Elba.

Le prix de la pâte à papier a bondi de 50% entre fin 2009 et fin 2010. Autre poste d’augmentation importante, la résine de polypropylène utilisée pour les pochettes perforées et les articles de classement qui a pris 70% sur 18 mois.

L’année 2011 est “stable” en volume, mais apparaît “très difficile en termes de rentabilité”, résume M. Hamelin.

“Si les matières premières ne baissent pas dans les prochains mois, les hausses seront encore à reporter” en 2012, prévient-il.

Guillaume Nusse, PDG de Clairefontaine-Rhodia, l’une des unités du groupe Exacompta Clairefontaine, relève que “l’incidence de la pâte à papier est réelle, mais quand même limitée. Ca n’est pas comme le prix de l’essence à la pompe”.

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ère et sa fille au rayon de fournitures scolaires le 17 août 2011 dans une grande surface à Illkirch-Graffenstaden (Photo : Frederick Florin)

Le prix de la pâte utilisée pour la fabrication des cahiers s’élève actuellement à environ 1.000 dollars la tonne. “Ca reste à un niveau très haut”, observe M. Nusse. Mais “on ne met pas en péril le pouvoir d’achat des familles”, assure-t-il en chiffrant à “50 euros au maximum” le montant du budget fournitures scolaires en papeterie pour un élève.

“Nous n’avons pas répercuté ces hausses, loin s’en faut, à cause d’une très forte pression de la concurrence et d’une très forte résistance de la distribution”, confirme M. Hamelin qui prévoit une nouvelle augmentation du plastique et constate que la pâte à papier est “repartie à la hausse”.

L’enquête annuelle sur le coût de la rentrée scolaire de l’association Familles de France a fait ressortir cette année une augmentation proche de 7% du budget nécessaire à un élève de sixième, dont près de 12% pour les fournitures papetières et de classement.

Un constat qui intervient alors que les derniers chiffres de la Copacel (Confédération française de l’industrie des papiers, cartons et cellulose) ont assombri les espoirs de croissance de secteur en début d’année.

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ût 2011 dans une grande surface à Marseille (Photo : Boris Horvat)

La Copacel a enregistré un recul de 0,3% de la production française de papiers et cartons au premier semestre, a indiqué Paul-Antoine Lacour, directeur économique de la fédération. En début d’année, la fédération tablait sur une hausse de 1,5% en 2011.

En outre, “la conjoncture s’est dégradée cet été et le contexte macroéconomique risque d?entraîner un tassement de la consommation des ménages et un repli des investissements des entreprises”, estime-t-il.

“Nous sommes plus inquiets que nous ne l?étions en début d’année ou même encore avant les vacances”, résume M. Lacour.

“En 2011, en ce qui concerne la production de papiers et cartons, on risque d’être sur une année à zéro ou peut-être même légèrement négative”, prévient le responsable de la fédération.

Pour l’heure, le patron de Clairefontaine-Rhodia, fait état d’une activité “plutôt bonne” et d’un mois de juillet “très porteur”. “On est sur des niveaux actuels où les prix sont très bas, très abordables”, assure-t-il.

“Nous sommes un petit peu sur un marché anti-crise (…) Ce sont des marchés peu sensibles aux aspects cycliques, en tout cas beaucoup moins”, ajoute Stéphane Hamelin.