éricaine (Fed), Ben Bernanke, à Washington le 5 août 2011 (Photo : Mandel Ngan) |
[26/08/2011 10:22:12] WASHINGTON (AFP) Les rentrées se suivent et se ressemblent pour le chef de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui se retrouve de nouveau vendredi dans le rôle de l’oracle ayant l’oreille des investisseurs du monde entier.
M. Bernanke doit prononcer ce jour-là à 14h00 GMT un discours très attendu sur le thème des “perspectives de l’économie américaine à court et long terme” à l’occasion du séminaire international de politique monétaire annuel de la Fed, à Jackson Hole, dans les montagnes du Wyoming (ouest des Etats-Unis).
Une heure et demie plus tôt, le gouvernement américain aura publié sa deuxième estimation des chiffres du PIB du deuxième trimestre. Le taux de croissance de la première économie mondiale au printemps, qui avait fortement déçu il y a un mois, pourrait alors être révisé en baisse de 0,2 point, à 1,1%.
Alors que les marchés financiers se ressaisissent mais restent très fébriles après leur tumulte du début du mois, les investisseurs et les gouvernements du monde entier attendent de savoir ce que M. Bernanke pense de la trajectoire de l’économie américaine, dont la reprise semble s’enliser.
Se souvenant qu’un an plus tôt au même endroit, ce professeur d’économie discret avait posé les bases de nouvelles mesures exceptionnelles d’assouplissement monétaire, nombre d’investisseurs se prennent à espérer une nouvelle annonce salvatrice.
Mais le président de la Fed ne devrait rien annoncer puisqu’il n’en a pas le pouvoir.
La conduite de la politique monétaire américaine est en effet du ressort d’une institution collégiale, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), dont la prochaine réunion ordinaire est prévue pour le 20 septembre.
éricaine (Fed), Ben Bernanke, à Washington le 5 mars 2011 (Photo : Chris Kleponis) |
Celui-ci apparaît plus divisé que jamais sur la suite à donner au soutien à l’économie, mais dans la mesure où M. Bernanke y joue un rôle déterminant, ce qu’il dira pourrait advenir.
La conjoncture est néanmoins très différente d’il y a un an, quand l’économie américaine semblait menacée de rechute, et même de déflation.
Aujourd’hui, l’inflation est nettement remontée, la Fed a injecté 600 milliards de dollars supplémentaires dans le circuit financier et le retour à une récession reste hypothétique.
N’y a-t-il pas un risque de faire l’assouplissement monétaire de trop? Plusieurs membres du FOMC sont convaincus qu’il faut en rester là, qu’on touche aux limites de la politique monétaire et que c’est aux élus d’agir en prenant des mesures de relance budgétaire bien dosées pour ne pas aggraver trop un déficit déjà colossal.
M. Bernanke a déjà indiqué mi-juillet que la Fed pouvait soutenir encore davantage l’économie: en rachetant de nouveaux titres financiers sur les marchés, en augmentant la maturité moyenne de son portefeuille (sans achats nets de titres), ou en abaissant le taux d’intérêt qu’elle sert sur les réserves des banques placées chez elle.
Néanmoins, chaque solution a des “risques et des coûts”, avait-il dit.
Pour Michael Gapen, analyste de Barclays, M. Bernanke devrait répéter que ces possibilités restent d’actualité en indiquant que “tout assouplissement supplémentaire dépendra de l’évolution de l’économie”.
L’essentiel, a indiqué à l’AFP son confrère Nariman Behravesh, du cabinet IHS Global Insight, “c’est qu’il distille un sentiment de confiance”, en affirmant quelque chose comme: “Oui nous savons ce qu’il faut faire, nous le ferons si cela est nécessaire”.