Accusé à tort ou à raison «de mauvais rendement» et surtout de ne rien faire
pour les régions de l’intérieur, le gouvernement provisoire de
Béji Caid Essebsi,,
confronté, particulièrement, à la pression des revendications des communautés
des gouvernorats de l’ouest du pays, a été amené, ces jours-ci pour contenir
l’ire de «ce peuple de frustrés», à dépoussiérer deux anciens projets
autoroutiers du président déchu et à annoncer le commencement imminent des
travaux de leur réalisation.
Le premier projet a été annoncé, à la presse, par Abdelhamid Triki, ministre de
la Planification et de la Coopération internationale. Il s’agit du tronçon
autoroutier devant relier Oued Zarga-Boussalem- frontière algérienne. Les
travaux de ce projet, dont le coût a été estimé à l’époque à 600 MDT,
démarreront au mois de septembre prochain, bien septembre 2011 selon lui.
Ce projet, qui couvre dans sa totalité 140 Km, sera réalisé en deux tranches:
Oued Zarga-Boussalem sur 70 kilomètres puis Boussalem-frontière algérienne sur
70 kilomètres avec deux voies rapides vers Béja et Jendouba. Ce projet est
cofinancé par le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES).
Le second projet concerne le centre-ouest. Il a été annoncé le 21 juillet 2011
par le Comité de pilotage de l’élaboration de l’étude de faisabilité
technico-économique de la construction de tronçons routiers devant relier
Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa à l’autoroute du sud A1. Ce jour-là,
le Comité a présenté un rapport sur l’état d’avancement des études préliminaires
lesquelles seront achevées au mois de novembre prochain.
Financées par la
Banque européenne d’investissement
(BEI) à hauteur de 4,6
millions d’euros sous forme d’aide technique et pilotée par deux bureaux
d’études (Coba et Scet Tunisie), ces études prévoient la construction, en 28
mois, d’un nouveau réseau autoroutier, au centre-ouest de Tunisie, de 150 Km de
tronçons prioritaires sur un total programmé de 350 Km.
Toujours selon le Comité, ces études préliminaires sont décisives en ce sens où
elles balisent les itinéraires des autoroutes et définissent les variantes
techniques qui permettront, dans une seconde phase, à l’administration de
choisir la solution technique la plus appropriée.
L’objectif de ce nouveau réseau est essentiellement développemental et
socio-économique. Il va, entre autres, favoriser la fluidité de la circulation
des personnes et biens entre le centre-ouest du pays, le sud et le nord de la
Tunisie, désenclaver les régions de l’intérieur, mettre fin, un tant soit peu,
au déséquilibre régional, fournir les meilleurs services de transport et de
sécurité aux citoyens.
Aujourd’hui, la Tunisie dispose d’autoroutes réparties en trois tronçons:
Tunis-Sfax (238 Km), Tunis-Bizerte (53 Km) et Tunis Oued Zarga via Mejez El Bab
(67 Km). En cours de réalisation, le tronçon Sfax-Gabès sur 151 kilomètres.
S’agissant des autres projets autoroutiers, à signaler le tronçon Gabès-Ras
Jedir dont la réalisation s’annonce sous de bons auspices après la victoire de
la révolution libyenne. Ce tronçon porte sur une distance de 182 kilomètres.
Une fois réalisé dans sa totalité, soit plus de 1.200 km avec les nouveaux
tronçons en direction du centre-ouest du pays, ce réseau aura pour composantes
quatre ou cinq autoroutes.
LaLa première (590 Km) reliera Tunis à la frontière libyenne (vers le sud du
pays), la seconde (53 Km) relie Tunis à Bizerte, la troisième (207 Km), va
relier Tunis à la frontière algérienne (vers le nord-ouest), les quatrième et
cinquième (350 Km) relieront l’A1 (Tunis-Sud) aux gouvernorats de Kasserine,
Sidi Bouzid, Kairouan et Gafsa.