Si les investissements directs étrangers (IDE) ont chuté de 23% durant le
premier trimestre 2011, la baisse ne semble pas concerner tous les pays
–notamment européens- présents en Tunisie dans ce domaine. Avec les
Suisses, les
entreprises italiennes, loin de se réfugier dans un «wait and see» destiné à
leur permettre de voir comment les choses vont évoluer dans le pays au cours des
prochains mois, continuent sur leur lancée. Au cours des trois derniers mois, on
a vu des entreprises déjà présentes en Tunisie y réaliser de nouveaux
investissements et de nouvelles s’y implanter.
L’un des meilleurs exemples de cet engagement est celui du groupe Pieralisi. Un
des plus anciens en Italie –il a été créée en 1888-, ce groupe présent en
Tunisie depuis 2007, où il opère dans la fabrication de biens d’équipement et
industriels, vient de lancer un nouveau projet pour y consolider son activité.
D’ailleurs, ce secteur semble avoir actuellement la préférence des entreprises
italiennes puisqu’une bonne partie des nouveaux investissements italiens des
derniers mois y sont réalisés.
Ainsi, fin juin 2011, la SMD Sud Elettronica SRL, spécialisée dans l’assemblage
de composants électroniques pour le compte de tiers, a mis sur pied une filiale
(Tunisie Technologie) ayant pour objet la fabrication d’appareils électroniques.
Cette entreprise italienne opère pour le compte de plusieurs secteurs
(automobile, automation industrielle et civile, télécommunications, électronique
médicale, etc.).
En mai dernier, c’est CPL Concordia Group qui a donné naissance à TIPower, une
société –dotée d’un capital de 350.000 dinars- s’adonnant à la fabrication de
postes de détente et de comptage gaz. La création de cette filiale entre dans le
cadre d’une stratégie d’internationalisation entamée en 2008 en Algérie.
En avril 2011, ce fut au tour de la Compagnia Generale Trattori Spa (CGT) de
créer en Tunisie la
CGT International, une filiale se proposant d’assurer des
prestations de maintenance de tous genres d’équipements et installations
industrielles. Spécialisée dans les équipements de mouvement de la terre et de
la démolition, la CGT a multiplié au cours des dernières années les accords de
partenariat –dont un avec le chinois Sany- avec des firmes internationales en
vue d’élargir son offre.
Toujours en mai, Roberto Valducci, un industriel italien opérant à l’échelle
internationale, s’est lancé ans une toute autre activité: la fabrication de
médicaments et produits paramédicaux (SEAPHARMA).
Ce flux d’investissements italiens n’est probablement pas sur le point de tarir.
Car l’Italie –2ème client (1/5 des exportations qui ont atteint 2.464 millions
d’euros en 2010), fournisseur (17,5% des importations tunisiennes pour 2.928
millions d’euros en 2010) et investisseur (avec près de 800 entreprises)- non
seulement ne voudrait pas être distancée davantage par son éternel concurrent en
Tunisie, la France –dont le gouvernement et les opérateurs économiques
multiplient les initiatives en direction de notre pays depuis le 14 janvier
2011-, mais semble déterminée à le rattraper.