à Madrid (Photo : Javier Soriano) |
[30/08/2011 09:58:08] MADRID (AFP) Les députés espagnols ont entamé mardi l’examen d’une réforme constitutionnelle controversée destinée à garantir la stabilité budgétaire, la fameuse “règle d’or” réclamée par Paris et Berlin, dans un nouvel effort pour rassurer les marchés.
Réunis en session extraordinaire, les membres de la chambre basse du Parlement ont commencé le débat et devront ensuite se prononcer sur l’examen en urgence de cette réforme.
Les députés se retrouveront encore jeudi pour donner leur feu vert au texte et transmettront le projet aux sénateurs, appelés à voter la semaine prochaine.
L’approbation du texte est quasi-assurée, le Parti socialiste au pouvoir (PSOE) et le principal parti d’opposition de droite, le Parti Populaire (PP), ayant noué un accord en ce sens.
L’Espagne deviendra ainsi le premier pays à répondre à l’appel lancé le 16 août par la France et l’Allemagne, qui ont souhaité que les 17 pays membres de l’eurogroupe adoptent avant l’été 2012 la “règle d’or” visant à l’équilibre budgétaire.
Berlin inclut déjà, depuis 2009, cette règle dans sa constitution, tandis que l’Italie et la France ont aussi ce projet.
Pour Madrid, la réforme, qui s’accompagne d’une loi organique (devant être votée d’ici juin 2012) incluant une limite chiffrée à 0,4% du PIB, doit servir de vaccin face à des marchés financiers toujours sceptiques sur la solidité du pays.
Il’s’agit d'”affirmer au monde entier une réalité claire: nous sommes un pays qui rembourse ses dettes, et il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet”, a martelé le porte-parole du groupe socialiste au Congrès des députés, José Antonio Alonso.
“L’équilibre budgétaire n’est plus une option, c’est un devoir public, c’est une obligation constitutionnelle”, a renchéri son homologue du PP, Soraya Saenz de Santamaria.
Mais la réforme est contestée, par plusieurs petits partis mais aussi une partie de la population: une pétition sur internet, réclamant un référendum sur le sujet, avait recueilli mardi matin plus de 110.000 voix.
Les deux principaux syndicats, CCOO et UGT, ont appelé à une “grande manifestation” le 6 septembre à Madrid, prévoyant aussi divers rassemblements dans le pays. Dès mardi, une manifestation est prévue devant le parlement.