érémonie festive le 29 août 2011 dans sa résidence de Ludzidzin (Photo : Jinty Jackson) |
[31/08/2011 12:18:04] JOHANNESBURG (AFP) Un rapport du FMI publié mercredi fustige la politique budgétaire du Swaziland, interdisant de facto à ce petit royaume d’Afrique australe au bord de la faillite d’espérer des prêts des institutions internationales.
“Les dépassements de dépenses et le manque de recettes ont conduit au non-respect de plusieurs objectifs fixés par le programme” fixé avec le FMI ces six derniers mois, indique notamment le rapport, rédigé à l’issue d’une visite de deux semaines d’une équipe du FMI dans le pays.
Le principal reproche du FMI concerne les dépenses publiques, dont le déficit dépasse les 14% du PIB.
Les dépenses sociales et le coût des salaires des fonctionnaires (l’un des plus élevé d’Afrique) sont particulièrement épinglées.
Le gouvernement Swazi a en effet renoncé à baisser les salaires de ses fonctionnaires, comme le recommandait le FMI, après s’être heurté à une farouche résistance des syndicats qui ont organisé des manifestations massives en début d’année.
Sans la bénédiction du FMI, il est quasi-certain que les institutions internationales comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement refuseront de prêter de l’argent au Swaziland, où la fortune et les dépenses somptuaires du roi Mswati sont régulièrement dénoncées par les opposants.
Le pays a été frappé de plein fouet l’an dernier par la perte de revenus importants d’une union douanière régionale. Et depuis plusieurs mois le gouvernement emprunte à sa propre banque centrale pour boucler les fins du mois.
Seule l’Afrique du Sud s’est récemment engagée à prêter environ 240 millions d’Euros au Swaziland, en posant comme condition l’ouverture d’un dialogue démocratique entre le roi, le dernier monarque absolu d’Afrique, et les représentants de la société civile. Les partis politiques sont interdits au Swaziland depuis 1973 et des manifestations ont été violemment réprimées en avril.
Aucune source autorisée ne pouvait dire mercredi si ce rapport du FMI allait remettre en cause ou non cette promesse de prêt sud-africaine.
En juin dernier, la Banque africaine de développement était sur le point d’accorder un prêt de 150 millions de dollars, mais elle s’est rétractée à la lecture d’un rapport du FMI, déjà négatif à l’époque.