ès lors de son inauguration, en février 2010 (Photo : Dimitrios Kambouris) |
[31/08/2011 15:53:45] PARIS (AFP) La maison Hermès a réalisé un excellent premier semestre, dopé par une demande mondiale pour les produits de luxe qui ne faiblit pas, mais ses contraintes de production, en maroquinerie surtout, l’empêcheront au second semestre de rester sur le même rythme.
A l’instar des autres groupes du secteur, la maison du 24 Faubourg Saint-Honoré a affiché des résultats étincelants pour les six mois écoulés: des ventes en hausse de 22% à 1,3 milliard d’euros, des bénéfices accrus de près de 50% à 291 millions d’euros et une marge opérationnelle, inégalée dans l’histoire de la société, à 32% du chiffre d’affaires.
Le patron d’Hermès, Patrick Thomas, a qualifié ces performances “d’excellentes”, en soulignant les bons résultats de l’ensemble des métiers de la griffe mais aussi ceux de l’ensemble des zones géographiques, de l’Asie aux pays matures, à commencer par les Etats-Unis.
Mais, a toutefois prévenu M. Thomas devant la presse, la croissance des ventes au second trimestre ne sera pas au même niveau qu’au premier.
En raison de la crise financière mondiale? Non, a-t-il répondu, ne constatant pas de répercussion importante pour l’instant, “même si cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas”.
Si “la fréquentation dans les magasins en juillet et août est toujours bonne”, la croissance des ventes “n’est pas au même niveau” qu’au premier semestre en raison de problèmes de stocks, a-t-il expliqué.
Si Hermès table sur une rentabilité opérationnelle annuelle proche du niveau historique de 2010, la maison estime que la croissance des ventes pour 2011 se situera près de 14%. L’an dernier, elles avaient bondi de 25%.
Au premier semestre, la maroquinerie-sellerie, qui représente 48% des ventes, est restée à la traîne des autres métiers du groupe: ses ventes ont crû de 14,5% contre +30% pour l’horlogerie ou encore +29% pour la soie et les textiles. M. Thomas l’a expliqué par les “limites de production” de la griffe.
“Nos capacités de fabrication feront (qu’au second semestre) nos ventes augmenteront au même rythme que nos capacités de production”, a-t-il dit alors que la demande est toujours plus forte.
Si les effectifs d’Hermès ont progressé depuis deux ans (741 recrutements pour un effectif total de 8.729 salariés à fin juin), et si l’outil de production a été amélioré dans la soie, la maroquinerie-sellerie, domaine où la formation des artisans prend du temps, connaît toujours des goulots d’étranglement.
Le gérant d’Hermès a cependant précisé que la maison s’orientait “vers une augmentation de la capacité de production en volume (pour cette activité) qui soit au moins de 8 à 9% dans les années à venir”.
Le patron d’Hermès s’est aussi longuement expliqué sur le rachat de 1,1 million d’actions opéré par la société depuis juin pour un montant de 241,8 millions d’euros.
Il a souligné que l’ensemble des actions, “achetées sur le marché et pas auprès des membres de la famille”, était destiné aux salariés dans le cadre de plans existants de distributions d’actions gratuites.
Avant l’arrivée surprise et non désirée du géant mondial du luxe LVMH, qui détient désormais 21,4% du capital du sellier, “nous nous ne pressions pas car nous pensions acheter les actions au moment de les livrer”, a-t-il raconté.
Mais “constatant une réduction considérable et inquiétante du flottant (titres détenus par le public), on s’est dit qu’il fallait qu’on les achète” maintenant, a ajouté le patron d’Hermès.
La famille Hermès détient dans son ensemble plus de 72% du capital.
M. Thomas a enfin déclaré attendre “toujours sereinement” la décision de la Cour d’appel de Paris le 15 septembre.
Ce jour-là, cette instance statuera sur le rempart élaboré par la famille Hermès pour empêcher LVMH de faire main basse sur le capital de sa société. Cette parade avait été validée début janvier par le gendarme de la Bourse mais l’association des actionnaires minoritaires avait fait appel.
A la Bourse de Paris, le titre, en repli dans la journée, a terminé en très légère hausse (+0,40%), à 266 euros, un plus haut, valorisant l’entreprise juste au-dessus des 28 milliards d’euros.