étrolier libyen en feu à Brega le 26 août 2011 (Photo : Gianluigi Guercia) |
[01/09/2011 13:10:30] PARIS (AFP) Le représentant à Paris du Conseil national de transition, instance dirigeante de la rébellion libyenne, a nié jeudi que le CNT ait signé avec la France un document lui promettant 35% du pétrole libyen, dans une déclaration à l’AFP.
Quelques heures avant le début d’un sommet consacré à la reconstruction de la Libye démocratique à Paris, le quotidien français Libération a publié une lettre datée du 3 avril à entête du “Front populaire pour la libération de la Libye” et adressée à l’émir du Qatar dans laquelle le CNT dit avoir signé un “accord attribuant 35% du total du pétrole brut aux Français en échange du soutien total et permanent à notre Conseil”.
“Je n’ai jamais entendu parler de ce front”, a réagi Mansour Sayf al-Nasr, envoyé spécial du CNT à Paris.
“Tous les documents, tous les traités valables sont signés CNT”, a-t-il fait valoir, rejetant tout autre document comme non-valide.
L’instance dirigeante de la rébellion libyenne n’est connue, depuis fin février, que sous le nom de Conseil national de transition. La seule référence à un “Front de libération” sur internet renvoie à cette lettre du 3 avril publiée ce jeudi par Libération et qui circule depuis des semaines sur la toile.
Interrogé sur la radio RTL jeudi, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a dit “ne pas avoir connaissance d’une telle lettre”.
“Le CNT a dit très officiellement que dans la reconstruction, il s’adresserait de manière préférentielle à ceux qui l’ont soutenu, ce qui me paraît assez logique et juste”, a-t-il ajouté, répétant ne pas avoir “connaissance d’accord formel”.
“Nous ne sommes pas les seuls. Les Italiens, les Américains sont là”, a-t-il fait remarquer.
Depuis Londres, le représentant du CNT Guma al-Gamaty a assuré que les futurs contrats sur l’exploitation du pétrole libyen seront accordés “sur la base du mérite et non par favoritisme politique”.
La Libye, quatrième producteur du continent africain (après le Nigeria, l’Angola et l’Algérie), exportait avant l’insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi 80% de son or noir vers l’Europe, en particulier en Italie et en France.
La Libye compte les plus grosses réserves de pétrole en Afrique, avec 44 milliards de barils, loin devant le Nigeria (37,2 milliards de barils) et l’Algérie (12,2). Les grandes compagnies présentes sont l’italien Eni, le français Total et les géants anglo-saxons BP, Shell et ExxonMobil.
Le pays a également quasi-doublé ses exportations en gaz naturel en quelques années, de 5,4 milliards de m3 en 2005 à plus de 10 milliards de m3 de gaz naturel par an, selon l’Opep, grâce à un nouveau gazoduc vers l’Italie. Ses réserves sont estimées à 1.540 milliards de m3.
Début août, le CNT s’était engagé à honorer, “tant qu’il gouvernera de manière temporaire”, “tous les contrats financiers et pétroliers conclus sous le régime Kadhafi”.