accueil de Wikileaks.ch (Photo : Fabrice Coffrini) |
[01/09/2011 18:33:28] LONDRES (AFP) Le site WikiLeaks a lancé un sondage sur Twitter pour consulter ses abonnés sur la diffusion sur internet de la version intégrale, non expurgée des noms des personnes impliquées, des dépêches diplomatiques américaines en sa possession.
La menace est prise très au sérieux par le Département d’Etat américain, qui a qualifié jeudi d'”irresponsable, imprudente et franchement dangereuse” l’attitude du site spécialisé dans la diffusion de documents secrets.
“WikiLeaks nous a averti de la diffusion imminente d’informations et de son intention de continuer à publier des documents classifiés”, a déclaré la porte-parole du Département d’Etat américain, Victoria Nuland dans un communiqué.
“Cependant, WikiLeaks a ignoré nos demandes de ne pas publier ou diffuser tout document américain qu’il pouvait avoir en sa possession”, a-t-elle ajouté.
Le site spécialisé dans la révélation de documents secrets a diffusé mercredi un mystérieux fichier crypté, dont le contenu n’est pas connu, après avoir annoncé sur Twitter “une importante annonce à venir”.
WikiLeaks n’a pas identifié le contenu du dossier de 571 mégaoctets qui ne peut être ouvert sans une clé. Cette “clé” sera diffusée “au moment opportun”, a annoncé le site.
Le site pourrait s’apprêter à diffuser des documents sans les avoir expurgés des noms des contacts ou personnes incriminées, contrairement à ce qui a été fait pour les quelque 20.000 documents diffusés depuis l’an dernier, en partenariat avec le New York Times, The Guardian (Royaume uni), Der Spiegel (Allemagne), Le Monde (France) et El Pais (Espagne).
Le sondage auprès des “followers” de WikiLeaks sur Twitter donnerait un résultat de 100 “pour” et 1 seul “contre” la publication intégrale non expurgée, selon une estimation faite après quelques heures. WikiLeaks compte plus d’un million de “followers”, c’est à dire des internautes abonnés à son compte twitter.
La nouvelle diffusion d’un fichier crypté intervient alors que WikiLeaks vient de publier cette semaine une nouvelle série de près de 134.000 télégrammes diplomatiques américains.
Les Etats-Unis ont jugé que WikiLeaks mettait des vies en danger en citant des sources dans cette livraison, ce que le site dément.
Une polémique s’en est suivie entre Wikileaks et le journal britannique The Guardian, dont un journaliste est accusé d’avoir révélé un mot de passe qui aurait dû rester secret, permettant l’accès à la version intégrale de dépêches diplomatiques américaines. Le Guardian a vigoureusement “rejeté toute allégation qu’il puisse être responsable de la diffusion des dépêches non expurgées”, dans un communiqué jeudi.