élos Vénizélos, à Athènes, le 2 août 2011 (Photo : Aris Messinis) |
[02/09/2011 10:24:17] ATHENES (AFP) Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu vendredi que l’objectif de déficit public de la Grèce pour 2011 serait révisé “automatiquement” à la hausse du fait de l’aggravation de la récession.
“La réévaluation de l’objectif est automatique du fait de l’aggravation de la récession”, a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse, alors que les médias estiment depuis plusieurs jours que le déficit grec se contractera moins que prévu en 2011, aux alentours de 8,8% du PIB au lieu de 7,4%, après 10,5% enregistré en 2010.
Le ministre a renvoyé toute estimation à la mi-septembre, après de nouvelles négociations avec les créanciers du pays, zone euro et Fonds monétaire international.
Il a toutefois estimé qu’en montant absolu, le pays devrait réussir à “arriver tout prêt” du déficit public prévu, de quelque 17 milliards d’euros.
Le ministre a confirmé l’aggravation de la récession en précisant que le PIB baissera de près de 5% en 2011, au lieu des -3,5% prévu au départ. Il a jugé en conséquence “extrêmement risqué” de tabler sur un retour à la croissance en 2012, contrairement aux objectifs du plan de redressement économique dicté au pays par l’UE et le FMI.
Il a par ailleurs démenti des informations de presse faisant état d’un blocage des négociations entre la Grèce et la troïka, la délégation tripartite représentant les créanciers du pays, après l’annonce que leur mission, entamée lundi à Athènes, a été suspendue pour 10 jours.
“Le premier round des discussions était prévu pour finir hier soir (…) les discussions ont été très amicales et créatives (…) il n’y a aucun fondement aux articles sur une rupture des négociations”, a affirmé le ministre.
Le ministre a écarté tout risque que les créanciers du pays puissent couper la perfusion financière qui permet au pays depuis l’an dernier d’éviter la banqueroute.
Mais il a souligné que son pays préférait tirer à partir de maintenant sur la nouvelle ligne de crédit promise au pays par la zone euro en juillet plutôt que sur le prêt accordé en mai 2010 dont le taux d’intérêt était plus élevé.
“Il n’y a pas de doute que nos besoins de financement seront couverts et garantis, mais nous ne voulons pas encaisser de l’argent supplémentaire avant d’avoir les nouveaux taux d’intérêt”, a-t-il affirmé.
L’audit mené par la troïka (banque centrale et commission européennes, FMI) fait partie des contrôles trimestriels prévus dans le cadre du premier prêt de mai 2010. Si ce premier montage d’aide n’est pas relayé par le deuxième, mis au point par la zone euro le 21 juillet, il doit déboucher sur le versement, prévu cet automne, d’une sixième tranche de 8 milliards.