La Fédération de Tunis du Parti Ettakatol ou FDTL (Forum Démocratique pour le Travail e les Libertés) a organisé tout récemment dans un hôtel de la capitale un important meeting populaire en vue de faire part de son programme politique et économique. N’étant pas à l’échelle nationale, ce qui explique l’absence de son secrétaire général, le Dr. Mustapha Ben Jaâfar, le meeting, auquel a assisté un bon millier de partisans, a été animé par M. Slim Ezzaouia, membre du bureau politique et un des fondateurs dudit Parti, et Mme Lobna Jribi, économiste de sa qualité.
Il ressort du discours général une nette intention, non seulement de rompre définitivement avec un passé proche très peu glorieux, mais de révolutionner les fondements mêmes de la gouvernance politique, économique et sociale de l’Etat et surtout la manière de la mener à bon port.
Ainsi, au niveau de la Constitution, le ton est-il donné clairement et sans appel dès le début: «La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain; sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la République. La République tunisienne sépare le champ politique du champ religieux et est ouverte sur les valeurs universelles». Il en est de même pour ce qui concerne l’élection du président de la République qui s’était, sous les deux règnes derniers, voulue à vie, pour tendre à devenir «au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois».
Outre la consécration irréversible du principe de l’égalité entre l’homme et la femme, il est souligné celui devant «garantir les droits et les libertés publiques et individuelles, notamment ceux relatifs à l’intégrité et à la dignité de la personne».
Et toujours en ce qui concerne la Constitution, devenue un outil d’ajustements répétitifs à la mesure du dernier chef d’Etat, il est désormais décidé de «consacrer le principe d’intangibilité et de non possibilité de révision des dispositions de la Constitution en relation avec la nature du régime, les libertés et les droits fondamentaux».
La notion de ‘‘l’Etat de droit’’ est déclinée en six points dont nous nous arrêtons ici sur l’intention de «réduire la fracture régionale par la participation politique du citoyen à travers des structures régionales et locales élues, et à travers des mécanismes de communication appropriés»; et celle de garantir la liberté et la diversité des médias par:
– la qualification et la formation des journalistes, le droit à la confidentialité de leurs sources et l’accès à l’information officielle;
– la définition des méthodes et des critères de sondage d’opinions et de mesure de l’audimat;
– définition du rôle et des fonctions des médias publics, ainsi que la garantie de leur neutralité et l’obligation faite au gouvernement de consulter le Parlement avant d’en nommer les principaux responsables;
– et la création d’une chaîne parlementaire transmettant en direct les débats des Assemblées pour en garantir la transparence.
Le volet économique du programme du FDTL repose sur vingt points dont les plus importants portent sur:
– la relance immédiate de l’économie tunisienne conçue sur le rétablissement de la confiance des acteurs économiques par l’assainissement du climat social et sécuritaire; et le soutien aux entreprises affaiblies afin de leur permettre de retrouver leurs niveaux de productivité et de croissance;
– l’impulsion de l’investissement et de l’entreprenariat dans le cadre d’un nouveau modèle de développement;
– la modernisation de l’administration des impôts et la simplification de la norme fiscale;
– la réduction de la fracture régionale;
– l’ouverture de l’économie tunisienne sur les marchés internationaux;
– le replacement de l’agriculteur au centre de la stratégie de développement agricole;
– et le renforcement du secteur touristique, entre autres.
Nous y reviendrons.