ée par une grande surface à Strasbourg le 14 Septembre 2009 (Photo : Patrick Hertzog) |
[03/09/2011 07:16:00] PARIS (AFP) Beaucoup de bouteilles à “petits prix” et de rares bouteilles à plusieurs centaines d’euros: les foires aux vins, qui s’étalent de début septembre à début octobre selon les enseignes, chercheront à séduire amateurs occasionnels et connaisseurs avertis.
En vedette, le millésime 2009, “encensé par les dégustateurs et les guides internationaux”, grâce à “des conditions climatiques optimales du début de la campagne jusqu’à la récolte”, explique Emmanuel Podevin, responsable national vins des magasins U.
“2009 est une année de très grande qualité”, renchérit Philippe Faur-Brac, meilleur sommelier du monde 1992. “Du coup, on peut avoir même dans des appellations d’entrée de gamme à 3, 4, 5 euros, des vins tout à fait convenables”, contrairement aux petits millésimes.
Les distributeurs mettront l’accent sur les bouteilles à petit prix, alors que le consommateur est très vigilant sur son pouvoir d’achat depuis la crise de 2008.
Chez Leclerc, “la sélection de 4 à 12 euros représente 70% des ventes en volume”, indique Jean-Luc Roché, responsable national des achats de vin. Les magasins U concentrent leur offre sur 4 à 10 euros, tandis que chez Casino, 60% des vins seront à moins de 6 euros (hors grands crus).
ée par une grande surface à trasbourg le 14 Septembre 2009 (Photo : Patrick Hertzog) |
Les foires aux vins se transforment aussi en foire d’empoigne pour dénicher des bouteilles rares, tandis que les prix des grands crus classés, très recherchés à l’export, flambent.
Mais les références les plus prestigieuses n’auront pas toujours l’honneur des prospectus édités par les grandes surfaces à des millions d’exemplaires.
Car les distributeurs ne veulent pas donner une image de cherté en braquant les projecteurs sur des bouteilles à plusieurs centaines d’euros.
Ni décevoir des consommateurs qui repartiraient bredouille faute de volumes suffisants.
Enfin, ils ne veulent pas encourager “la ramasse” : “ce sont des négociants, des cavistes, etc. qui remplissent les chariots avec des caisses de produits spéculatifs, pour les revendre plus cher”, explique Michel Petitjean, oenologue à Intermarché.
Pour trouver les plus beaux nectars, l’idéal, c’est de se faire inviter à la soirée privée ou inaugurale en magasin, en contactant le responsable du rayon, conseille Philippe Faur-Brac.
Par ailleurs, les acheteurs vin des enseignes se tournent maintenant vers des régions et des appellations qui ont fait des efforts qualitatifs, indique-t-il, citant la vallée du Rhône et le Languedoc-Roussillon.
“Avec l’inflation des grands crus classés, on essaye de trouver des vins de substitution, des produits originaux allant de 15 à 20-25 euros, qui vont pouvoir prendre la place des crus classés, qui maintenant se retrouvent à 50 ou 60 euros, voire plus”, indique Michel Petitjean.
Parmi les partis pris de l’édition 2011, Leclerc affiche une sélection “prêt-à-boire” pour ceux qui n’ont pas de cave. Monoprix mise sur les magnums. Carrefour met en avant le Languedoc-Roussillon, “première région viticole au monde en termes de production” et qui a fait d'”énormes progrès”, souligne Corinne Henry, directrice des vins.
L’hypermarché Carrefour Montesson (Yvelines) innovera avec une “master class” sur le vin (payant).
Les foires aux vins représentent “une bonne affaire”, estime Yves Marin, consultant à Kurt Salmon, avec des prix “dégradés de 15 à 25%”, une offre “extrêmement large”, introuvable le reste de l’année même chez les spécialistes, des conseils, et de bonnes conditions de stockage.
Les associations de consommateurs mettent elles en garde contre les mélanges de millésimes en rayon ou les médailles pas toujours significatives.