accueill de Twitter (Photo : Nicholas Kamm) |
[03/09/2011 15:53:42] LE CAIRE (AFP) Un blogueur condamné à trois ans de prison pour avoir “insulté” l’armée risque de mourir en détention après avoir entamé une grève de la faim, a prévenu samedi Reporters sans frontières qui appelle à sa libération immédiate.
Maikel Nabil, condamné en avril par la justice militaire, a entamé le 23 août une grève de la faim et récemment, a commencé à s’abstenir de boire. “Il risque de mourir très prochainement”, a mis en garde l’organisation basée à Paris dans un communiqué.
“Le Conseil suprême des forces armées devra (en) assumer la totale responsabilité. Détenu pour avoir exercé son droit à la libre expression, Maikel Nabil ne doit pas devenir le symbole d’une Egypte post-Moubarak où sévit la répression et l’injustice”, poursuit RSF.
Le Conseil suprême des forces armées dirige le pays depuis la chute le 11 février du régime de l’ex-président Hosni Moubarak chassé par un mouvement de contestation populaire.
En réponse à RSF, le Conseil a nié que M. Nabil soit un “prisonnier de conscience”, estimant que le blogueur était en mesure de faire appel.
“Ce que M. Nabil a écrit sur son blog n’a rien à voir avec l’opinion. Il a dépassé clairement toutes les limites de l’insulte, de la diffamation et de la fabrication de mensonge contre les forces armées”, a indiqué un responsable militaire à l’agence officielle Mena.
Le responsable a également indiqué que M. Nabil a également appelé les gens à refuser de faire le service militaire, obligatoire dans le pays.
Le département d’Etat américain s’était dit “profondément inquiet” en avril après la condamnation du blogueur, précisant que ce n’est pas le genre de progrès qu’on attendait dans l’Egypte post-Moubarak. Des parlementaires américains ont même appelé les autorités à libérer le blogueur.
Il s’agissait du premier procès d’un blogueur depuis la chute de M. Moubarak.
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) avait jugé qu’il s’agissait d'”un sérieux revers pour la liberté d’expression”.
De nombreux militants pro-démocratie, en particulier ceux actifs sur internet, expriment en outre leur frustration face à la lenteur de la démocratisation promise pendant la transition gérée par l’armée.