éou (Photo : Sakis Mitrolidis) |
[04/09/2011 11:17:18] PARIS (AFP) En grande partie occulté par les mesures du plan de rigueur applicables dès 2011, le plan d’aide à la Grèce, mis au point par le sommet de la zone euro du 21 juillet, devrait être validé sans encombre cette semaine par le Parlement français.
Si ce second plan d’aide à Athènes, d’un montant de 159 milliards d’euros, se heurte à de fortes résistances dans plusieurs pays de l’UE, il n’en est pas de même en France, qui sera donc, sauf surprise de dernière minute, le premier Etat à donner son aval.
Jérôme Cahuzac, président (PS) de la commission des Finances de l’Assemblée, a annoncé la semaine dernière que les socialistes ne feraient pas obstacle au vote de ce plan de sauvetage. Ils devraient toutefois non voter pour, mais s’abstenir, en raison, a-t-il expliqué, de manque de précisions sur “le calendrier”, les “modalités” et l'”ampleur” de la contribution du secteur privé.
Il a également fait part des incertitudes suscitées par les contreparties demandées par la Finlande à la Grèce et dont plusieurs autres pays de la zone euro, comme l’Autriche ou les Pays-Bas aimeraient également bénéficier.
Sans surprise, comme pour le premier plan d’aide à la Grèce, les députés communistes voteront “contre” au motif que “l’aide à la Grèce, c’est l’aide aux banquiers”.
Le projet de loi de finances rectificative pour 2011, consacré donc au plan de sauvetage de la Grèce et aux mesures du plan de rigueur applicables cette année, sera voté mercredi à l’Assemblée et jeudi au Sénat.
Il interviendra pourtant quelques jours à peine après que la commission de contrôle du budget grec, composé de personnalités indépendantes, aura déclaré “hors de contrôle” la dette grecque.
Les multiples difficultés d’application du plan d’aide à la Grèce, notamment quant à la participation du secteur bancaire privé, avaient déjà pesé, mercredi, à l’Assemblée sur les débats en commission des Finances.
Les députés avaient rejeté à cette occasion un amendement présenté par Charles de Courson (Nouveau centre) et conditionnant la garantie apportée par la France à la dette grecque à l’effort apporté par le secteur privé.
Au lendemain de l’adoption du plan de sauvetage à la Grèce par les pays de la zone euro, François Fillon avait indiqué qu’il entraînerait une hausse de l’endettement de la France d’environ 15 milliards d’euros d’ici 2014.
Il avait fait valoir auprès des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat que ces mesures auraient “un coût indirect” puisqu’il s’agit d’apporter “des garanties sur les prêts qui seront consentis par le fonds de stabilité européen” à la Grèce.