Icesave : le président islandais demande une enquête de l’UE

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à Reykjavik. (Photo : Halldor Kolbeins)

[04/09/2011 17:18:38] REYKJAVIK (AFP) Le président islandais Olafur Ragnar Grimsson a demandé dimanche à l’Union européenne de mener une enquête pour déterminer comment elle a pu permettre à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas d’exercer une telle pression sur l’Islande dans l’affaire de la banque en faillite Icesave.

“Comment des Etats membres ont-ils pu accepter les absurdes demandes britanniques et hollandaises?”, s’est interrogé M. Grimsson dans une interview à la radio-télévision publique RUV. “Cela mérite une enquête”.

Les déclarations de M. Grimsson interviennent alors que la maison mère d’Icesave, établissement prisé par les épargnants britanniques et néerlandais, la banque Landsbanki, qui avait fait faillite en 2008, a annoncé jeudi avoir récupéré des fonds suffisants pour rembourser toutes “les réclamations prioritaires”. En vertu d’une loi adoptée en Islande après sa crise économique de 2008, tous les dépôts bancaires sont considérés comme “réclamations prioritaires”.

Landsbanki a précisé qu’après le remboursement des épargnants lésés, il lui resterait encore 13 milliards de couronnes islandaises (80 millions d’euros).

Cela signifie que les 3,9 milliards d’euros que la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont avancés pour indemniser leurs 340.000 ressortissants lésés par la faillite d’Icesave peuvent être remboursés sans mettre les finances publiques islandaises à contribution.

L’annonce faite par Landsbanki “nous montre que cette affaire aurait pu être traitée de manière raisonnable dès le début, qu’il était absolument inutile de mettre le peuple islandais et notre coopération avec les pays européens dans un tel carcan”, a estimé M. Grimsson.

Au lieu de se précipiter et d’accepter des demandes “absurdes” de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, “l’expérience montre qu’il peut être sage d’attendre”, a-t-il ajouté.

Reykjavik a à deux reprises négocié des accords de remboursement mais M. Grimsson s’y est à chaque fois opposé, refusant de faire rembourser par les contribuables islandais –à un taux d’intérêt élevé– des dettes contractées par une banque privée.

Les Islandais ont rejeté lors de deux référendums, en mars 2010 et en avril dernier, le remboursement par l’Islande des 3,9 milliards d’euros avancés par Londres et La Haye aux épargnants lésés.

En juin, l’EFTA, un organisme chargé de s’assurer du respect de certaines règles de l’UE par l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège, a prévenu que l’Islande avait trois mois pour verser une compensation financière au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, faute de quoi elle s’exposait à des poursuites judiciaires.

Le gouvernement islandais et Landsbanki ont indiqué que le remboursement de la dette d’Icesave devrait commencer d’ici à la fin de l’année.