Nourri à la sève anglo-saxonne, Slim Riahi, le patron de l’Union Patriotique Libre (UPL) a mis en place un plan de communication en trois phases afin de sortir d’un anonymat quasi général pour se placer sous les feux de la rampe. Il avance dans sa démarche avec méthode et rigueur. Décryptage.
Qui connaissait Slim Riahi il y seulement trois ou quatre mois? Réponse: personne en dehors de quelques petits cercles, c’est-à-dire sa famille, ses amis et quelques hommes d’affaires ou acteurs économiques auxquels il avait affaire en Tunisie et surtout à l’étranger.
Ce n’est plus le cas, sans doute, aujourd’hui. Slim Riahi est un personnage public de premier plan. Il en est ainsi de l’UPL (Union Patriotique Libre), dont il préside, donc, aux destinées. Son nom s’affiche dans tous les journaux papiers et électroniques et dans la presse audiovisuelle.
Mais comment ce jeune homme, qui a fait sa fortune à l’étranger, nourri à la sève anglo-saxonne –il vit à Londres– est-il devenu aussi connu sortant d’un anonymat quasi général pour se placer sous les feux de la rampe?
Une saga communicationnelle
Force est, en effet, de reconnaître que Slim Riahi et son mouvement l’UPL sont devenus, en l’espace de seulement quelques mois aussi connus que les Ennahda, PDP (Parti Démocratique Progressiste), Ettajdid, Ettakatol, le POCT (Parti Ouvrier Communiste Tunisie) ou encore Al Moubadra et Al Watan, et leurs dirigeants qui ont derrière eux des années de militantisme politique.
La réponse est là aussi évidente: Slim Riahi et son UPL sont une saga communicationnelle. M. Riahi est un pur produit de ces «fils de pub» -les publicitaires-, pour reprendre une formule extraite du titre d’un livre du publicitaire français Jacques Séguéla (Fils de pub, Paris, Editions Flammarion, 1992), qui raconte son propre parcours. Séguéla, un publicitaire pur jus qui a mangé à bien des râteliers du marketing politique aussi bien en France qu’à l’étranger: il a été l’auteur, en 1991 ???, de la brillante campagne du président français François Mitterrand avec le slogan «La force tranquille». Il a servi pour la même cause en Pologne, au Gabon et au Togo.
C’est donc la communication qui permet à Slim Riahi de remonter à la surface de la notoriété. Son approche en la matière signifie qu’il a été conseillé par des professionnels de la communication qui lui ont permis donc de gravir un à un les marches de la “célébrité politique“. Des professionnels qui avancent avec méthode et rigueur, maîtrisant les outils favorisant la vente à l’opinion d’une nouvelle marque politique comme savent le faire ces «faiseurs de rois» -pardon d’“opinion“- des temps modernes.
Pour ce faire, leur stratégie, bien huilée, a été construite en trois étapes essentielles.
Enfoncer le clou en permanence
La première, c’est le lancement d’une campagne publicité par voie de presse (écrite, électronique et audiovisuelle) et d’une campagne d’affichage afin d’introduire l’UPL. La campagne s’est distinguée par un matraquage systématique en raison de la multiplication des supports et du volume important des annonces, affiches et autres spots. La méthode a eu l’effet largement souhaité par les publicitaires, celui du clou qu’on n’en finit pas de planter. La répétition menée avec insistance ne pouvait, à ce titre, que favoriser notamment la mémorisation.
Du coup, il était facile de passer à la seconde étape. Celle au cours de laquelle l’opinion et les médias allaient se saisir du phénomène. Il était, du reste, impossible de rester sans réaction face à un phénomène qui s’imposait à tous.
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