Le dernier sondage réalisé par la société ISTIS en partenariat avec l’agence TAP, a fait ressortir, sur le plan politique et huit mois après la révolution, que les Tunisiens restent sceptiques sur l’avenir proche du pays, jugent notamment incompréhensible et douteuse la situation actuelle du pays.
Ainsi :
– Les risques d’insécurité persistent, selon l’avis de la moitié de la population interrogée.
– Le retour des tensions sociales face à une performance relativement faible du gouvernement provisoire représente un facteur d’insatisfaction déterminant pour les prochaines étapes.
– L’intérêt des Tunisiens pour la vie politique manifesté lors des premiers mois qui ont suivi la chute du régime Ben Ali semble s’affaiblir. Les personnes désintéressées par les émissions politiques, les partis et la situation politique sont de plus nombreuses.
– Même si certains partis politiques disposent d’une notoriété relativement élevée et une appréciation prononcée, la population ne se reconnaît pas dans les idées véhiculées.
– La multiplicité des partis politiques, le manque de visibilité par rapport aux intentions de votes, la faible confiance dans les partis politiques, le flou et la confusion qui règnent autour des programmes des partis politiques et l’ignorance du rôle du Conseil constitutionnel sont autant de facteurs ayant freiné les Tunisiens à s’inscrire dans la liste électorale.
– Le sentiment d’indécision et d’incertitude par rapport à l’échéance du 23 octobre 2011.
Intentions de vote
Selon cette enquête, 72% des Tunisiens ont l’intention de voter lors des prochaines élections, et ce indépendamment de leur situation par rapport à la liste électorale et de leur degré de connaissance vis-à-vis du rôle de la Constituante, alors que 17% déclarent n’avoir pas l’intention d’aller voter.
A un mois et demi de la prochaine échéance électorale, les deux tiers de ceux qui ont l’intention de voter n’ont pas encore décidé pour qui ils vont accorder leur vote. Ceux qui ont déjà décidé de leur choix déclarent dans une proportion de 47,5% que leur décision pourrait changer d’ici le 23 octobre 2011.
Ce scepticisme ambiant semble, selon les résultats de ce sondage, s’expliquer par l’absence d’une culture citoyenne chez le Tunisien (83,3%), par l’importance du nombre de partis politiques (plus de 100 partis), ce qui a entraîné un manque de visibilité chez les électeurs par rapport, notamment, à leurs orientations politiques et leurs programmes.
Plus grave encore et à quelques jours des élections de l’Assemblée Constituante, les 2/3 n’ont aucune idée (43,2%) du rôle et des attributions de cette assemblée, faiblement (23,3%) et une connaissance plutôt moyenne (19,8%).
Allons-nous donc vers une élection loterie? Quand on sait que la future Assemblée sera souveraine et disposera de tous les pouvoirs au cours de la période de transition (jusqu’à l’adoption d’une nouvelle constitution et l’élection d’une Assemblée Nationale et d’un président), une période de pouvoir provisoire qui pourrait s’éterniser, si rien n’est fait pour en limiter les prérogatives et la durée.
Sondage à télécharger (http://politik.webmanagercenter.com/2011/09/04/sondage-le-tunisien-la-politique-les-elections-et-lavenir-du-pays/)
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