ésident de la Banque mondiale, Robert Zoellick le 5 septembre 2011 à Pékin pendant une conférence de presse (Photo : Liu Jin) |
[05/09/2011 09:45:52] PEKIN (AFP) La Chine doit rééquilibrer son économie pour se concentrer davantage sur la demande intérieure, et ce d’autant plus si les économies des pays développés sont de nouveau en ralentissement, a averti lundi le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick.
“J’ai du mal à imaginer que la poursuite (…) d’une croissance conduite par les exportations et les investissements puisse marcher pour la Chine au cours des dix prochaines années”, a déclaré M. Zoellick, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une visite de cinq jours en Chine.
“Et ce défi sera encore plus évident si les grandes économies ont du mal à renouer avec la croissance. Alors la Chine doit rééquilibrer son économie, s’appuyer davantage sur la demande intérieure, et augmenter la consommation” domestique, a-t-il dit.
En ce qui concerne le court terme, l’inflation reste le défi le plus important que la deuxième économie mondiale doit relever, a ajouté M. Zoellick évoquant son potentiel de déstabilisation sur le plan social.
La Chine est aux prises avec une inflation qui, en dépit de nombreuses hausses de taux d’intérêt et des réserves obligatoires des banques, a atteint en juillet son plus haut niveau en plus de trois ans, à 6,5%. L’indice d’août est attendu vendredi.
Le gouvernement a également laissé s’apprécier le yuan, la monnaie chinoise, ces derniers mois, dans le but de limiter l’inflation importée.
Toutes ces politiques étaient bien inspirées, selon M. Zoellick, mais il leur faudra du temps pour réellement porter.
“Il est trop tôt pour dire que ceci (inflation, ndlr) a été réglé, mais je pense que la Chine est allée dans la bonne direction”, a dit le président de la Banque mondiale.
Il a également averti que cet automne une “période sensible” allait s’ouvrir pour les grandes économies mondiales et a estimé que les banques européennes seraient sous pression si les gouvernements ne parvenaient pas à renforcer la confiance des investisseurs dans la solidité des dettes souveraines.
“Si la valeur des dettes souveraines se renforce en Europe, les banques seront plus solides. Mais si les gouvernements ne sont pas à même de gérer la question des dettes souveraines, cela sans aucun doute affectera les banques”.