Salaires 2012 : les entreprises prévoient des budgets en hausse de 3%

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Des fiches de salaire (Photo : Mychele Daniau)

[06/09/2011 12:22:52] PARIS (AFP) Les entreprises françaises prévoient des augmentations de salaires, individuelles et collectives, de l’ordre de 3% en 2012, un chiffre en hausse par rapport à 2011 mais en deçà des niveaux pratiqués avant la crise de 2008, révèle une enquête du cabinet Aon Hewitt publiée mardi.

“Les budgets globaux consacrés aux salaires s’annoncent en hausse, avec un retour au seuil des 3%, ce qui reste néanmoins en deçà des niveaux d’avant crise”, a déclaré Ariane de Calbiac, en charge des politiques de rémunération chez Aon Hewitt.

“L’autre fait notable est un retour aux augmentations individuelles dont le budget devrait augmenter de 2,7%, contre 2,3% en 2011”, a souligné Aon Hewitt, lors de la présentation de ce baromètre annuel sur les pratiques salariales des entreprises.

Selon le cabinet, les augmentations générales pour 2012 devraient se situer autour de 1,9%, soit au niveau de l’inflation prévu en 2011. Elles ont été en moyenne de 1,7% en 2011, selon le panel d’entreprises interrogées par Aon Hewitt.

Le chiffre de 3% correspond à l’augmentation envisagée de la masse salariale en prenant en compte à la fois les hausses générales, appliquées à tous les salariés d’une entreprise, et les augmentations individuelles, qui récompensent certains d’entre eux.

Jusqu’en 2008, les budgets d’augmentation salariale étaient supérieurs à 3%. Ils ont encore été de 3,3% en 2008, puis de 2,9% en 2009, de 2,6% en 2010 et de 2,8% en 2011.

“Les entreprises doivent aujourd’hui à la fois maintenir le pouvoir d’achat de leurs salariés, retenir leurs meilleurs éléments et continuer à maîtriser leurs coûts”, souligne Ariane de Calbiac.

Aon Hewitt souligne “une autre tendance forte” dans les politiques de rémunération: le développement de la rémunération variable, autrement dit le versement de primes annuelles sur objectif non intégrées au salaire.

Pour les cadres, 70% des entreprises versaient des rémunérations variables en 2000, contre 94% en 2011.

Pour les non-cadres, les entreprises pratiquant ce type de rémunération (en complément du salaire) sont passées de 20-30% en 2000 à 80% en 2011.

“En période d’incertitude économique, la rémunération variable est un moyen de récompenser la performance de certains salariés sans s’engager de manière pérenne”, note Ariane de Calbiac.

“La rémunération variable est par nature très répandue dans les fonctions commerciales ou d’achat mais elle a tendance à s’élargir à d’autres métiers de la production ou des fonctions support”, a ajouté la consultante.

Enfin le cabinet estime que l’instauration d’une prime sur les dividendes cet été par le gouvernement n’aura pas d’impact global sur les tendances salariales pour 2012, car elle concernera un faible nombre d’entreprises.

Le montant de cette prime “dividendes” devra être négocié dans les entreprises de plus de 50 salariés ayant versé un dividende en progression par rapport à la moyenne des deux années antérieures.

Le cabinet de conseil Aon Hewitt a réalisé son étude annuelle en interrogeant 183 entreprises de “toutes tailles et de tous secteurs” du 1er juillet au 19 août.